mercredi 20 mai 2015, par
Au début de septembre, deux nouvelles centuries étrangères sont sur pied : une française, dénommée Commune de Paris et à laquelle s’incorporent quelques Polonais ; une italienne, qui prend le nom de Gastone Sozzi. Ces deux nouvelles centuries s’agrègent à une colonne catalane de 2 000 hommes, la colonne Libertad, qui prend la route de la capitale, sérieusement menacée par l’avance rebelle dont la pointe avancée est à Talavera de la Reina.
Le monde a les yeux braqués sur l’Espagne. L’enjeu politique international du drame qui se déroule dans la péninsule devient chaque jour plus évident. Sur le papier, les pays totalitaires, les démocraties occidentales et l’U.R.S.S. se sont engagés à ne pas intervenir dans la guerre civile. Dans les faits, Mussolini et Hitler ont violé cet engagement avant même que l’encre fût sèche, le premier pour élargir sa zone d’influence en Méditerranée, le second pour tester son commandement et son matériel en vue de la guerre mondiale qu’il prépare ; l’un et l’autre pour favoriser, en Espagne, l’instauration d’un régime analogue au leur.
Le Duce envoie des avions, des chars et des hommes ; le Führer, les aviateurs de la légion « Condor » et d’excellents conseillers militaires. Malgré le déséquilibre des forces qui en résulte, la Grande-Bretagne entend bien continuer à compter les coups ; pour ne pas la contrarier, Léon Blum, en France, continue à s’accrocher à la non-intervention. L’U.R.S.S. de Staline, elle, ne peut se permettre de dilapider, en restant entièrement neutre, le capital de prestige dont elle jouit auprès de la gauche mondiale : au début d’octobre 1936, elle dénonce donc la non-intervention et commence à livrer à la République espagnole de l’armement et quelques spécialistes militaires, sans toutefois s’engager à fond.
Déjà, plusieurs partis communistes avaient fait de l’aide à l’Espagne républicaine une exigence. Le premier, le P.C. allemand clandestin avait appelé ses compatriotes émigrés à partir se battre. A Paris, dans l’enceinte du Vél’ d’Hiv’, retentissait le cri : « Des avions, des canons pour l’Espagne ! »
En Espagne même, les communistes, contrairement aux autres organisations de gauche, s’étaient prononcés très rapidement pour le remplacement des milices par une armée régulière d’un nouveau type. Prêchant d’exemple, ils avaient incorporé leurs propres miliciens dans un régiment — le 5’ — appelé à devenir le noyau de cette armée. Au sein du Komintern, c’est le parti communiste espagnol qui défendit le premier et fit adopter l’idée d’organiser l’envoi en Espagne d’une brigade internationale au sein de laquelle seraient rassemblés les premiers volontaires étrangers et ceux qui viendraient les rejoindre. Le leader du P.C. italien, Palmiro Togliatti, qui, sous le pseudonyme d’Ercoli, était aussi le chef du secrétariat du Komintern pour les pays latins, soutint ardemment cette idée, dans la réalisation de laquelle se trouvait impliqué, par la force de la géographie, en tout premier lieu, le parti communiste français.
En Espagne, cependant, l’idée se heurtait à une double réticence : celle du gouvernement républicain (qui commencera par proposer la simple reconstitution de la légion étrangère) et celle des anarchistes, hostiles à la fois à toute initiative d’origine communiste et à toute armée régulière (leur mot d’ordre est, à cette époque : « Miliciens, oui ! Soldats, jamais ! »). Mais les événements pressaient et le gouvernement se laissa convaincre : il ne devait pas le regretter.
sources : Article de Gerard de Séde historia magazine 1970
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