mardi 2 octobre 2007, par
Ici, trois réalisations sont à l’actif Ferry. En premier lieu, il réforma les pi grammes de l’enseignement classique supprimant le discours latin. On apprenait dit-il, le latin pour l’écrire, on l’apprendr désormais pour le lire. Ce que la gramma y perdrait, l’« amour des lettres le retro verait.
En second lieu, Ferry réorganisa l’ens gnement spécial, c’est-à-dire sans latin, créé par Duruy : une langue vivante remplaçait latin. Réformateur équilibré, Ferry n’éprouvait d’ailleurs nul besoin de rabaisser l’ens gnement classique dont il savait mieux que personne la vertu éducatrice, tout en faisant sa place à l’enseignement qu’on nommerait plus tard moderne ”. En troisième lieu. Ferry, reprenant sur une large échelle ce que Duruy, violemment combattu par Mgr Dupanloup, n’avait pu qu’amorcer, créa l’enseignement secondaire public des jeunes filles (L. 21 déc. 1880). Ces âmes féminines. qui restaient l’atout principal de l’Église en France, ne devaient-elles pas relever comme les âmes masculines du département des âmes Les esprits féminins n’avaient-ils pas droit, eux aussi, aux bienfaits d’une formation positive ?
– Nous ne voulons pas, dit Ferry, faire des femmes savantes ni des femmes incrédules. Non... mais des femmes qui sachent raisonner. Nous voulons que l’habitude du raisonnement des méthodes scientifiques pénètre un peu plus qu’elles ne l’ont fait jusqu’à présent l’éducation des femmes.
D’où la création de lycées et collèges de jeunes filles, avec externat et éventuellement internat. L’enseignement religieux serait donné par le prêtre à des heures déterminées. La morale proprement dite, considérée comme indépendante de toute confession, serait enseignée par les professeurs :
– Ne faites pas à l’Université, s’écria, s’adressant à la droite, Ferry, cette espèce d’injure publique qui consisterait à lui dire : vous pouvez tout enseigner, les mathématiques, l’histoire naturelle, l’histoire du pays, mais la morale vous en êtes incapable.
Enfin, comme il y avait une École normale supérieure pour former les cadres de l’enseignement secondaire masculin, il fallait une École normale supérieure pour former les cadres de l’enseignement secondaire féminin ; ce fut Sèvres.
Ferry ne put qu’amorcer la grande réforme qui, par la loi du 10 juillet 1896, devait créer les grandes universités régionales en réunissant les facultés d’une même ville, universités dotées de l’autonomie budgétaire. Mais il sut construire. reconstruire, agrandir, remettre en état un nombre considérable de bâtiments universitaires. Il sut aussi porter le nombre de chaires magistrales, réduit, disait-il, jusqu’au ridicule, de 625 à 1200.
Telle fut cette oeuvre scolaire de Ferry, complétée et développée par ses successeurs, qui a donné à la 111e République sa physionomie essentielle parmi les régimes contemporains.
C’est elle qui a fourni à l’opinion mondiale, vis-à-vis de la France républicaine, ses principales raisons d’admiration ou de réprobation, selon les catégories philosophiques auxquelles cette opinion appartenait et suivant l’influence plus ou moins grande que l’Église y détenait.
En France, la colère de la droite catholique, sa haine amère pour l’Antéchrist, pour le Dioclétien aux formes glacées dont parle Bainville, l’amenèrent en grande partie à faire cause commune avec les radicaux contre l’oeuvre coloniale et impériale de Ferry. Cette droite, le 30 mars 1885 - journée parlementaire dramatique entre toutes - aida Clemenceau le Furieux à renverser Ferry le Tonkinois », à la suite du prétendu désastre militaire de Lang Son.
sources"Le journal de la France" hebdomadaire ed Tallandier 1970
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