mercredi 3 juin 2015, par
Laissant ces derniers aux bons soins des canons antichars, il chargea à la baïonnette les Panzergrenadieren pour les forcer à décrocher. Mais la pression de l’ennemi était trop forte. A la nuit, la compagnie Thomas était réduite à son chef, un sergent et cinq hommes. La brigade donna l’ordre de repli et Lee fut enfin autorisé à rejoindre les East Surrey avec les rescapés de son bataillon, en flanc-garde sur leur gauche pour la nuit.
En fait, leur combat s’était déroulé juste derrière celui des Hampshire et Lee allait tomber de Charybde en Scylla. Toutefois le front était plus étroit, entre la Medjerda sur la droite et les collines à gauche, avec la cote 186 formant la clé de la position tenue par les Surrey. Le lendemain les Allemands lancèrent leur assaut le plus violent contre les deux bataillons.
Les Surrey furent forcés de refluer jusqu’au milieu de leur propre artillerie, et perdirent 7 des 8 canons de 25 livres de la 322e batterie.
Mais les Surrey avaient perdu la cote 186, laissant à découvert le flanc gauche des Hampshire. La crête fut bientôt couronnée d’emplacements de mitrailleuses Spandau qui ouvrirent un feu plongeant aux effets meurtriers. Les contre-attaques anglaises n’étaient plus menées que par des poignées d’hommes. Dans une ultime tentative, le Major H.W. Le Patourel parvint jusqu’à la crête avec quatre hommes, en tirant et lançant des grenades sur les mitrailleuses. Ses quatre hommes tombèrent l’un après l’autre. On le vit alors monter à la charge tout seul, pistolet au poing, et disparaître. Tout le monde le crut mort et la Victoria Cross lui fut décernée à titre posthume.
Pourtant il survécut et fut retrouvé plus tard, blessé et prisonnier dans un hôpital de Naples.
La nuit venue, l’indomptable colonel Lee fit former le carré autour de son P.C., avec l’intention de reprendre la cote 186 à la faveur de l’obscurité, et de la tenir le plus longtemps possible. Mais l’inventaire de ses ressources fit apparaître qu’il ne lui restait plus que 200 hommes, dont de nombreux blessés, et que les munitions et les réserves d’eau étaient pratiquement épuisées.
L’ennemi, en fait, submergea les survivants épuisés. Déterminé à ne jamais se rendre, Lee ordonna à tous ceux qui pouvaient marcher de prendre une arme et de se former en ligne. Le fusil-mitrailleur à la hanche ou la baïonnette au canon, les hommes chargèrent vers la liberté et les survivants atteignirent la route de Tebourba, qu’ils supposaient encore sous contrôle allié. Dans un dernier geste de panache, leur colonel en tête, les hommes se formèrent en colonne par trois pour défiler au pas cadencé dans la grand’rue du village. Mais il était trop tard, la route était coupée. Les restes de la 11e brigade venaient de décrocher, et les Hampshire durent prendre le chemin de la montagne. Le 6 décembre, quatre officiers et 120 hommes rejoignaient Medjez-el-Bab, ils étaient les seuls rescapés.
Ainsi s’acheva la malheureuse tentative de percée vers Tunis. En termes strictement militaires, tout l’honneur de la campagne revenait au Major General Karl Fischer. Il avait reçu l’ordre de claquer les portes de la Tunisie au nez des Alliés, et il l’avait fait. Conduisant avec brio ses groupements tactiques, il avait fait 1 100 prisonniers, et pris 41 pièces d’artillerie et 72 chars. Pour l’année 1942 la course était perdue pour les Anglo-Américains. Mais ils tenaient toujours solidement la ligne de départ de l’épreuve suivante.
Connaissance de l’histoire ed hachette 1982
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