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La naissance de Moscou

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La naissance officielle de Moscou est datée en 1147. Son ascension se fait sous le joug mongol jusqu’à sa chute, quand la principauté de Moscou se rebellera. A cette époque, quatre principautés s’imposent alors et entrent en compétition : Vladimir, Rostov, Tver et Moscou, car chaque région a récupéré une partie de l’héritage de la Rous de Kiev.

La Moscovie

La première mention de Moscou remonte à 1147. Elle est fondée par Iouri Dolgorouki, fils de Vladimir Monomaque. Prince lettré, Vladimir Monomaque a soixante ans quand il accède au trône. Il règnera de 1113 à 1125, règne durant lequel une paix avec les nomades est instaurée, avant d’être repris par ses deux fils.
Un mythe raconte que l’arrivée des Mongols aurait provoqué un déplacement massif de populations du sud vers le nord et qu’ainsi, les habitants de la Rous de Kiev seraient les mêmes que ceux de Moscou suite à l’exode. [1]Malgré l’image négative et légendaire des Mongols, Moscou englobe à son tour toutes les principauté environnantes jusqu’à former un état : le royaume de Moscovie.

Développement de la Moscovie

Bien que Riazan ait attaqué Moscou et brûlé les villes, la Moscovie prospère et, en 1263, Daniel, fils d’Alexandre Nevski, devient le souverain de Moscou. C’est à cette période que commence la dynastie de Moscou qui s’y installe et fait fructifier cette principauté : en effet, l’expansion se fait par l’acquisition de territoires au moyen de la violence, cela grâce aux liens étroits entretenus par les Moscovites avec le khan dans leur intérêt. Yuri succède à Daniel en 1303.
La principauté de Tver, indépendante, n’a pas encore été annexée par Moscou. Elle fera partie de la Moscovie en 1327, lorsque Moscou est secondée par les Mongols. Sa lutte contre Tver dure depuis deux siècles. Les Mongols, eux, appuient tantôt Moscou, tantôt Tver, tantôt une autre principauté.

Ivan I, Ivan Kalita : 1328-1341

Ivan 1er est un très bon administrateur financier de Moscou : c’est lui le collecteur d’impôts enrichi. Il obtient le titre de grand-prince en 1328 et règnera jusqu’en 1341 sous le nom d’Ivan Kalita. Comme les princes des autres apanages, il perçoit le tribut au profit du khan, et achète des terres des villages séparés. C’est durant le règne d’Ivan 1er que Vladimir est annexée par Moscou. Cette dernière double alors son territoire et Moscou devient le centre religieux de cet espace qui constituait anciennement la Rous, depuis la mort du métropolite de Russie, Pierre, et que son successeur s’est installé à Moscou.
Siméon le Fier, fils d’Ivan Kalita continue l’œuvre de son père entre 1340 et 1353. Mais c’est sous le règne de Dimitri Donstroï qu’a lieu le retournement de pouvoir, quand Moscou devient insensiblement l’ennemie des Mongols.

Dimitri Donstroï : 1359-1389

Dimitri Donstroï, rebaptisé ainsi depuis sa victoire sur le Don, règne entre 1359 et 1389. Il succède à Siméon le Fier (1341-1353) et Ivan II le Débonnaire (1353-1359). Sa victoire symbolique contre les Mongols en 1380, connue sous le nom de « bataille de Koulikovo », l’élève considérablement ainsi que sa lutte acharnée contre Tver, alors soutenue par la Lituanie. Il revendique farouchement l’héritage de la Rous de Kiev avant de se voir reconnaître la souveraineté du khan, qui lui confirmera son titre de grand prince. Dès lors, il renforce son autorité, notamment auprès de Tver, ainsi que de Riazan. En franchissant le Don, Dimitri a engagé la bataille contre les Lituaniens.
La victoire de Dimitri sur la Horde d’or marque le début de la chute de l’Empire mongol, et par conséquent l’ascension de la Moscovie.

Basile I : 1389-1425

A la mort de Dimitri, Basile 1er reprend le pouvoir dès 1389. Il devient grand prince sans aucune opposition auprès de la Horde d’or. C’est lui qui débute la lignée moscovite au moment où la Rous a disparu et que Moscou s’agrandit. Il met en place une politique de rassemblement des principautés et donc d’agrandissement de Moscou. En 1395, l’armée des Mongols est de retour : Moscou échappe aux attaques de Tamerlan, guerrier mongol, qui se dirige vers Riazan. Basile 1er règne jusqu’en 1425.
L’allégeance prêtée aux Mongols se dirige maintenant vers Moscou. Les princes, ainsi que la Lituanie, reconnaissent alors au grand prince de Moscou les territoires occupés. Mais en 1404, la ville de Smoliensk, prise au début du VIIe siècle, repasse aux mains des Lituaniens. S’affrontent alors l’armée Lituanie-Pologne, unie depuis 1386 et qui sera plus tard la « république des deux nations », et celle d’Ivan III ; ce dernier est soutenu par les armées du Khan de Crimée.
Les Moscovites commencent à devenir eux-mêmes les conquérants, bien qu’encore sous le joug Tatare qui durera jusqu’en 1480. Mais déjà les tributs sont de moins en moins payés, et son ascension permet alors à Moscou de refuser la domination. C’est la fin du mythe qui raconte que jamais on ne pourra mettre fin au joug mongol.

Basile II : 1425-1462

Le règne de Basile II est marqué par le morcellement des territoires sous le joug mongol, à savoir le khanat de Crimée en 1430, celui de Kazan trois ans plus tard et le khanat d’Astrakhan en 1466.
En 1439, une unification entre les Eglises catholique et orthodoxe est envisagée par le concile de Florence. Basile II refuse. En effet, depuis le règne de Vladimir, le christianisme orthodoxe construit sur le modèle byzantin ne cesse de se développer. [2]
Sous domination ottomane, le khanat de Crimée se divise. D’autres principautés sous le contrôle des Turcs, et certaines indépendantes, se détachent de la Horde d’or. Celle-ci se morcelle comme l’a été la Rous de Kiev et perd considérablement de sa puissance. Moscou devient indépendante dès 1450 durant le règne de Basile II. Dès lors, les princes de Moscou acquièrent majesté et splendeur, participant à la construction d’une image qui se rapproche de l’idole. Des doctrines, ainsi que des légendes, apparaissent dans le même élan : le prestige de Moscou est assuré. La Moscovie s’agrandit par le rassemblement des terres, ainsi que l’achat et les conquêtes de territoires, dont celui de Tver et de Novgorod, deux principautés prestigieuses. En 1453 a lieu la chute de Constantinople par l’Empire ottoman.

Ivan III : 1462-1505

Ivan III est un des grands princes qui s’apprête à régner très longtemps : il marque la fin de la période des apanages et le début de la période de la Moscovie. Durant le règne d’Ivan III, la Moscovie gagne son indépendance vis-à-vis des Mongols. En effet, la Moscovie rejette officiellement le pouvoir mongol en 1480 après qu’Ivan III a rendu public le refus de l’allégeance. Il s’est allié au khan de Crimée, se rebelle contre le Grand Khan qui voit sa Horde d’or affaiblie par des conflits internes. Elle disparaîtra vingt ans plus tard. En 1503 est signé un traité de paix avec la Lituanie suite à une période guerrière. La Moscovie acquiert encore des territoires.
En 1472, Ivan III épouse la princesse byzantine du nom de Sophie Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, et ajoute à son Saint Georges, le martyr de la foi chrétienne, l’aigle à deux têtes byzantin symbolisant sa domination sur les empires d’Orient et d’Occident. Ce mariage ne fait qu’ajouter du prestige au souverain moscovite, déjà basé sur le modèle byzantin. De plus, celle-ci acquiert le statut de « Troisième Rome », ainsi que capitale religieuse. Dès lors, on fait venir des étrangers aux compétences nouvelles et on construit le Kremlin ainsi que le Palais à Facettes créé justement par des architectes italiens.
Se considérant comme l’héritier légitime de toute la Rous, Ivan III a déjà acquis, dans sa politique d’agrandissement de territoire, Novgorod et Tver. Elles passent toutes deux sous le contrôle de Moscou. Mais l’année 1478 marque la fin de l’indépendance de la république marchande de Novgorod ; on déporte alors les familles de boyards récalcitrantes dans d’autres principautés où ils perdent leur prestige, et on les remplace par des hommes fidèles à la Moscovie. Sept ans plus tard, c’est Tver qui est annexée. Dès lors, le souverain s’arroge le titre de tsar, tiré du nom latin caesar, bien plus prestigieux que celui de prince. Cela met un terme à la domination mongole.
Moscou devient très puissante. Ivan III se tourne alors vers la partie occidentale de l’ancienne Rous de Kiev, dominée par les Lituaniens et Polonais alliés. Il envahit le territoire une première fois en 1492, puis une seconde en 1500 avec le soutien du khan de Crimée.

La fin du joug mongol

1503 : la Moscovie s’étend autant à l’Est qu’à l’Ouest. Elle retrace le chemin des Mongols et récupère ses terres. La rupture avec les Tatares, soutenus pourtant par la Lituanie et la Pologne, est pacifique. En 1480, le refus d’allégeance rendu public met fin à la domination sur Moscou. Moscou est désormais plus puissante que la Horde d’or, qui est alors détruite par les Tatares de Crimée.

Basile III : 1505-1533

Le règne de Basile III complète le règne précédent d’Ivan III, car il annexe les principautés de Pskov en 1511 et de Riazan en 1517, durant une période de nombreux conflits avec la Lituanie. Smolensk est prise en 1514. Depuis 1487, lorsque Ivan III occupa sa capitale, le khanat de Kazan soutenait les Russes. Mais en 1521, Kazan se détache de la domination moscovite et l’attaque. Une pression moscovite commence alors sur la capitale.
Notons que Basile III est le père de celui qui deviendra l’illustre Ivan le terrible.

Relèvement de Moscou : victoire sur les Tatars

Moscou ne s’est finalement pas avoué vaincue. Une fois qu’elle est devenue assez forte, elle s’est rebellée contre les Tatares, cela en partie grâce à son ascension rapide. Dès lors apparaissent des légendes exaltant le prestige de Moscou et justifiant sa grandeur présente. Naît notamment la légende de « Moscou troisième Rome » sous le règne d’Ivan III. Sous le règne de Basile III, elle va illuminer le monde et ne tombera jamais. Basile III continue les annexions. Dans cette région, il n’y a pas de montagnes, ni d’autres obstacles naturels qui puissent freiner l’agrandissement de son territoire. De plus, c’est par la violence que le nouveau royaume s’empare des principautés en morceaux. Jusqu’alors, il n’y avait pas de solidarité russe entre les Mongols. L’unification du territoire est nouvelle.
Mais comment expliquer la victoire de Moscou sur les autres principautés ? Moscou se situe à un carrefour sur la route de Kiev, près de la source de plusieurs fleuves importants comme la Volga. De plus, elle se trouve sur une plaine sans limite avec des possibilités d’extension importantes. Mieux placée que Riazan, Moscou est par conséquent mieux protégée des attaques que Kiev. Moscou, en plus de devenir la capitale religieuse, est également une artère commerciale. Elle a racheté des prisonniers russes. En outre, sa collaboration, ou plutôt sa soumission envers les mongols lui a permis de prendre de la puissance sans subir les attaques tatares. C’est ce despotisme que Moscou reprendra par la suite sur des principautés trop faibles pour résister, car c’est aussi par sa succession sans conflits ni interruptions qui permit à Moscou de ne pas s’affaiblir dans son ascension.


Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
image : https://www.couleurvoyage.com/russie-visiter-moscou-incontournables/place-rouge-moscou/


[1voir l’article La Rous sous le joug mongol

[2voir l’article L’Orthodoxie

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