ou la pré-Russie
lundi 30 novembre 2020, par
Lorsque Riourik meurt en 879, Oleg lui succède. Il est le premier souverain indépendant des Varègues qui, selon la Chronique des temps passés, aurait pris la ville de Kiev. L’on considère cette possession comme une occupation de la ville qui commence en 882 et se termine en 972 ou 980. Sa domination s’étend sur des tribus à l’Est, des Slaves orientaux qui se sont soumis et qui paient le tribut. En conflit avec l’empire Byzantin, son successeur, Igor, va également attaquer la capitale : Constantinople.
Igor, le fils de Riourik, devient prince de Kiev en 882 après le décès de son père. Il cherche à agrandir à son tour le territoire et se heurte bientôt aux Khazars. Marié à Olga Prekrasna - connue sous le nom d’Olga de Kiev -, il tente de s’attaquer à Byzance ; mais ce projet de guerre débouche sur une entente commerciale. Il meurt en 945.
Olga, désormais veuve, obtient le pouvoir en tant que régente pendant une vingtaine d’années, de 945 à 962, car son fils, Sviatoslav, est trop jeune pour gouverner. Baptisée à Constantinople en 955, elle est ensuite reçue à Byzance en tant que princesse chrétienne. Elle sera la première sainte de l’Eglise orthodoxe. Bien que son baptême ne fasse pas du christianisme une religion d’Etat, les conversions viendront en nombre par la suite.
Lorsque son fils lui succède pendant dix ans, entre 962 et 972, ce dernier incarne un prince guerrier, sévère, et rempli de bravoure. En 964, il soumet la tribu slave orientale des Viatichi, qui payaient tribut aux Khazars et non pas à Kiev. Les Khazars sont un peuple semi-nomade de confession juive dont l’empire se situe entre la mer noire et la mer Caspienne. Mais l’axe de la Volga, le plus grand fleuve de la Rous, est aux mains des Russiens - les habitants de la Rous.
En refusant le baptême, Sviatoslav engendre une réaction païenne à Kiev. Cela entraîne des années de conquêtes et de guerres, durant lesquelles l’Etat khazar est détruit. Sa capitale était Itil. Sviatoslav a alors le contrôle sur la voie Volga-Caspienne, entretenant des relations compliquées avec Byzance. Après Sviatoslav, Iaropolk reprend le pouvoir en 972 jusqu’en 980.
Sviatoslav avait - au moins - trois fils. L’aîné Oleg, le puîné Iaropolk et Vladimir le cadet. Alors que Iaropolk s’empare du pouvoir en tuant Oleg, Vladimir s’enfuit au Nord pour la Scandinavie. C’est avec des renforts Varègues qu’il revient tuer son frère Iaropolk et s’emparer de Kiev. Il va rapidement agrandir le territoire. Vladimir reçoit le baptême à Kiev en 988. En se faisant baptiser, c’est pour toute la Rous qu’il fait ce choix. Une vague de conversion au christianisme s’ensuit.
C’est durant sa période de règne, ainsi que celle d’Iaroslav le Sage, que la ville connaîtra une grande prospérité, jusqu’à la mort d’Iaroslav en 1054. C’est également durant ces années qu’apparaît le christianisme.
A la mort de Vladimir, les fils de ce dernier luttent entre eux afin d’obtenir le pouvoir. De là vient le statut de princes martyrs attribué à Boris et Gleb, qui se sont faits assassinés. Leur mort fut perçue comme un sacrifice de leur part, afin de ne pas causer davantage de morts s’ils se battaient eux aussi.
Iaroslav le Sage accède alors au pouvoir en 1036 et occupe le siège de Kiev. Son règne marque l’apogée de l’état kiévien. Il va reconquérir des villes en Galicie et les mariages internationaux de ses filles, notamment, participent à son prestige grandissant.
A sa mort, la Rous de Kiev ne survit pas : son déclin commence. Ses fils se partagent le territoire, et par conséquent, l’unité de la Rous se morcelle de l’intérieur. Seulement, le système de succession pose problème : il ne s’agit pas d’une succession de père en fils, mais d’aîné à cadet. Ces tensions n’arrangent en rien la situation de la Rous.
La succession du trône se fait de frère en frères, et non de fils en fils comme c’est la règle générale. Mais ce système génère des tensions au sein de la dynastie, qui engendrent à leur tour des conflits allant jusqu’à des guerres civiles entre les principautés. Dans cette période d’affaiblissement et de désunion à la tête de la ville, ainsi que le morcellement du territoire, Kiev devient vulnérable. Avec la mort d’Iaroslav en 1054, ainsi que les invasions étrangères - comprenant les nomades de la steppe au sud-est, les Mongols, les Khazars et les chevaliers Porte-Glaive au nord-est - puis les guerres civiles malgré le congrès Lioubetch en 1097 pour mettre fin aux conflits de succession, la ville est pillée en 1169 par André Bogolioubski, prince de Sousdal qu’on dit être élu par Dieu. Il a formé une armée immense avant de descendre sur Kiev. Il sera assassiné en 1174 en raison des différentes tensions. La ville mère perd alors considérablement de son prestige et se fait piller une seconde fois en 1203. Le coup de grâce sera donné par les Mongols, qui la massacreront en s’installant sur les anciens territoires de Kiev avant que débute leur joug en 1240. Il durera deux cent ans. [1]
Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
https://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/%C3%89tat_de_Kiev/127474
image :https://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/4777-la-legende-doleg-le-sage.html
[1] voir l’article La Rous sous le joug mongol
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