mardi 18 septembre 2007, par
Mais loin d’être écrasée, l’armée polonaise était plus forte qu’elle ne l’avait jamais été tout au long de la campagne. Alors que les forces de Toukhatchevski avaient diminué, - elles comptaient moins de 150 000 hommes activement engagés sur les deux fronts -, l’armée polonaise approchait le total de 370 000 soldats - mal entraînés et sous-équipés - (dont 28 000 cavaliers), à la date du 20 août. Le 12, 185 000 d’entre eux étaient en place.
Compte tenu de l’accroissement de ses forces, Pilsudski donna l’ordre d’une contre-offensive audacieuse et imaginative. On prétendit plus tard que Weygand avait été l’instigateur de ce plan ; en fait, c’est incontestablement Pilsudski qui le conçut seul, mettant au point les détails avec le général Rozwadowski. Le 6 août, il donna l’ordre de constituer une force de frappe à 95 km environ au sud de Varsovie sur le Weprz, ignorant alors que Toukhatchevski tenterait d’encercler Varsovie par le nord. Il fut donc bien inspiré de confier la défense de la ligne de la Wkra, en amont de Varsovie, à la V’ armée (26 000 hommes) sous les ordres du général Wladyslaw Sikorski, probablement le chef le plus sûr et le plus capable des deux camps. La garnison de Varsovie, forte de 46 000 hommes, était formée des P0 et armées, et de troupes de réserve. Au sud, la force de frappe était appuyée par les III0 et D,- armées (48 000 hommes). La force de 20 000 hommes, commandée par le général Edward Smigly-Rydz (appelé à commander l’armée polonaise battue en 1939) était constituée de formations ramenées du Sud - notamment les 1" et 3’ divisions de Légion avec deux brigades de cavalerie. Le 17 août, cette force s’avancerait à travers le groupe de Mosyr et amorcerait un gigantesque mouvement d’encerclement de toutes les armées nord de Toukhatchevski. La bordure extérieure de cet immense balayage engloberait Brest-Litovsk et Bialystok.
Ainsi Pilsudski avait suivi le conseil de Weygand et prélevé des troupes au sud, troupes qui seraient le fer de lance de sa contre-offensive ; mais Weygand ne fut pas associé à la préparation de ce plan. En réalité, il est douteux que Weygand ait cru en la capacité des Polonais à réussir un projet si follement ambitieux. Radcliffe, quant à lui. était certainement sceptique ; ayant compris que Toukhatchevski tenterait d’encercler Varsovie, ce soldat avisé recomman
dait tout d’abord d’employer la garnison de la ville pour attaquer le flanc de tout mouvement tournant. Mais Radcliffe, simple observateur étranger, n’avait aucune influence sur le cours des événements ; le plan audacieux, et peu orthodoxe, de Pilsudski était destiné à être appliqué.
Sa réalisation supposait un risque grave durant la semaine où les forces seraient en transit du sud au nord. Pilsudski lui-même parlait en termes désapprobateurs de cette manoeuvre et la considérait comme « contraire à toute logique et à tous principes militaires sains ».
Toukhatchevski était aussi de cet avis. Des soldats soviétiques de la XII’ armée avaient trouvé le plan de la contre-offensive de Pilsudski sur le cadavre d’un officier polonais tué près de Chelm, mais on ne voulut pas y croire.
Comme les 1" et 3’ divisions de Légion combattaient alors sur le front du sud, il semblait hautement improbable qu’elles puissent constituer le fer de lance d’une offensive au nord.
Toukhatchevski décréta que les plans capturés étaient des faux. « En raison du haut moral de nos troupes, devait-il déclarer plus tard, nous avions le droit absolu d’anticiper la victoire. »
sources mensuel Connaissance de l’Histoire 1977 1982 Hachette
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