lundi 4 mai 2015, par
Pendant ce temps, la ville d’Ismaïlia et la plage s’illuminaient. Les tentes innombrables qui couvraient les bords du canal d’eau douce, couvert lui-même des dahabiehs (barques du Nil) qui avaient transporté à Ismaïlia les familles des pachas et ces grandes notabilités de l’Égypte, formaient une ligne de lumière qui s’étendait sur tout le front de la ville, depuis le village arabe, au sud, jusqu’au chalet du vice-roi, au nord ; le chalet lui-même était brillamment éclairé. Des milliers
de convives étaient reçus et se succédaient aux tables qu’avait fait préparer, sur plusieurs points, la munificence du vice-roi.
Une fête arabe, comme il est probable que l’Égypte n’en avait jamais vu, se tenait sur un vaste espace, et pendant que tout était joie, chants et allégresse, la flotte qui, le matin, était partie de Port-Saïd, à la suite de l’Aigle, venait, navire après navire, s’ancrer au lac Timsah.
Dans la matinée du 18, le lac Timsah, comme port central de l’isthme, était inauguré par plus de cinquante navires égyptiens, français, anglais, autrichiens, allemands, hollandais, russes, espagnols, italiens, norvégiens, suédois, tous pavoisés, les uns représentant la puissance de leur pays, les autres sa richesse et son commerce.
La journée du 18 devait être consacrée à donner aux personnages réunis en ces lieux le temps de se communiquer leurs sentiments et d’échanger leurs félicitations. A deux heures, l’impératrice, l’empereur d’Autriche, la princesse royale de Prusse et les princes qui avaient assisté à l’inauguration traversèrent de nouveau la ville, au son des musiques militaires, au milieu des flots pressés de la population, entre deux haies de soldats, dans les voitures de la cour égyptienne, pour aller rendre au khédive, dans le palais qu’il venait de se faire construire à Ismaïlia, la visite qu’il leur avait faite à bord de leurs yachts.
Le soir, un bal brillant réunissait encore au palais tous ces augustes hôtes de l’Égypte.
L’Aigle et les yachts royaux devaient continuer leur trajet vers Suez. Il avait été résolu que, comme nouvelle preuve de la bonne navigation du canal, la petite escadre française jetterait l’ancre dans le beau bassin des lacs Amers et y passerait la nuit. En conséquence, le 19, à midi et demi, l’Aigle quittait le lac Timsah et, après avoir traversé le Sérapeum, mouillait, à quatre heures et demie, au phare sud des lacs Amers. Avant la nuit, quinze autres navires étaient mouillés autour de lui.
sources : article de Palluel-Marmont dans Le journal de la france second empire Historia Tallendier 1970
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