lundi 20 février 2017, par
Après la guerre de Sept Ans, les autorités britanniques commencèrent à réfléchir sur l’empire britannique à son apogée. Entre 1770 et 1782, les tories au pouvoir rêvaient d’affermir la domination coloniale et de renforcer la centralisation. Partisans du protectionnisme, ils cherchaient à appliquer strictement le système mercantiliste en renforçant le monopole commercial, en encourageant les compagnies maritimes et en luttant contre le commerce de contrebande. Les tories se heurtaient à l’opposition des whigs, favorables à la liberté de commerce, mais aussi à celle des négociants américains.
En Amérique, les lois locales, élaborées par les assemblées et confirmées par le roi, étaient en principe inférieures aux lois britanniques, votées par le Parlement britannique. Pourtant, les assemblées coloniales n’hésitaient pas à empiéter sur les prérogatives des gouverneurs en usant de leur droit de regard. Devant la montée en puissance du « régime d’assemblées », Londres chercha à renforcer son autorité après 1763. La métropole craignait alors une expansion des treize colonies vers l’Ouest qui aurait créé un déséquilibre et mené à l’indépendance.
L’économie des colonies était marquée par le mercantilisme et l’exclusif : par ce système, la Grande-Bretagne entendait garder le maximum de métal précieux et protéger l’industrie et l’artisanat britanniques. Les relations commerciales étaient réglementées par les actes de Navigation : les colonies exportaient des matières premières sur des vaisseaux britanniques. Elles étaient transformées en Grande-Bretagne pour être ensuite vendues à l’étranger. Les produits manufacturés dans les colonies ne devaient pas être exportés et certaines marchandises devaient même venir de la métropole. En retour, les colonies américaines ne devaient acheter que des produits britanniques. Les navires étrangers qui commerçaient avec les colonies devaient passer par un port britannique afin de payer des droits de douane.
En réalité, la distance avec la métropole et la corruption des agents des douanes en Amérique entraînaient un certain laxisme dans la perception des taxes. Les navires américains traversaient même illégalement l’Atlantique Nord pour les besoins du commerce. Cette entorse au mercantilisme et cette concurrence américaine inquiétèrent rapidement les marchands britanniques. Le développement économique des treize colonies suscita une certaine animosité entre les marchands coloniaux et les capitalistes de la métropole.
Les colons américains, en particulier les marchands de la Nouvelle-Angleterre, dénonçaient le monopole sur le trafic de certaines marchandises comme le thé. Ils regrettaient également le manque chronique de monnaie et leur dépendance vis-à-vis du crédit britannique.
L’élite économique américaine se sentait souvent proche de la métropole et cherchait à imiter les classes supérieures qui vivaient en Grande-Bretagne. Ces grandes familles envoyaient leurs fils en étude en Grande-Bretagne. Elles avaient intérêt à rester dans le giron de la métropole, à cause du système mercantiliste et de l’ordre qu’elle garantissait.
Les classes moyennes étaient quant à elles moins attachées à la Grande-Bretagne. Les colons nés en Amérique se sentaient de moins en moins britanniques. Aussi, malgré la diversité des colonies et de ses habitants, la politique impérialiste britannique fit naître un « patriotisme colonial » tourné contre la métropole et la formation d’une identité américaine. Depuis le XVIIe siècle, les colonies s’affirmaient enfin comme un îlot de relative tolérance religieuse qui contrastait avec la situation européenne. L’aspiration au bonheur et à la réussite individuelle, liée à la mobilité sociale et aux opportunités données par l’immense espace nord-américain, constituait l’un des fondements de cette identité américaine en formation.
Cependant, les dissensions entre colons et entre les colonies étaient très nombreuses. Les litiges concernant les frontières des colonies étaient fréquents. Au sein d’une même colonie, les intérêts divergeaient. Au Massachusetts, les habitants de Boston s’opposent aux agriculteurs de l’Ouest de la colonie. Les colons étaient procéduriés et ne cessaient de s’intenter des procès. Ce désordre n’empêcha pas la cause de l’indépendance de gagner du terrain car les colons pensaient que le déclin de la vertu était dû à l’oppression britannique. John Dickinson estimait que l’intérêt privé avait plongé les Anglais dans une domestication et un abaissement de l’esprit.
À la fin du XVIIIe siècle, Philadelphie était le « véritable centre des Lumières révolutionnaires », notamment sous l’impulsion du savant Benjamin Franklin (1706-1790). La cité était, avec Boston, le principal centre d’édition des treize colonies et la Pennsylvania Gazette (1723) joua un grand rôle pendant la révolution américaine. La Société philosophique américaine était un cercle de discussions fondé par Benjamin Franklin.
Les élites et les pères de la révolution américaine lisaient les philosophes européens tels que John Locke, Charles de Montesquieu, Hugo Grotius, Cesare Beccaria, Henry Home ou Thomas Hobbes.
Les théories du philosophe britannique John Locke influencèrent le plus les acteurs de la révolution américaine : l’idée du contrat social impliquait le droit naturel du peuple de déposer ses dirigeants. En revanche, les historiens trouvèrent peu de traces de la pensée rousseauiste en Amérique. Les Pères de la révolution américaine ont puisé dans l’analyse de la constitution britannique par Montesquieu, mais aussi dans les textes britanniques (Habeas Corpus, Déclaration des droits) pour rédiger les constitutions des États et du pays.
Le républicanisme était l’un des principes idéologiques dominant dans les colonies à la veille de la révolution. Les colons critiquaient le luxe ostentatoire de la cour et proposaient une vertu républicaine. L’idée que les hommes avaient le devoir civique de lutter pour leur pays se développa.
source wikipedia
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