mardi 24 avril 2007, par
Les combats se livrent sur les deux rives de la Meuse
Le Kronprinz supplie Falkenhayn d’attaquer la rive gauche pour faire taire les canons français. Les Allemands attaquent autour du Mort-Homme, du côté de la rive gauche, du bois des Bourrus, du bois de Cumière et du bois des Corbeaux. Puis ils attaquent sur la rive droite autour du fort de Vaux, de la Côte du Poivre et d’Avocourt. Ce sont à chaque fois des boucheries pour les deux camps. En ces lieux, ces hommes ont fait preuve tout à la fois de courage, de désespoir, de sacrifice et d’abnégation.
Sur ces positions, l’armée française est impitoyablement usée et saignée à blanc. Nombreuses sont les unités qui doivent être entièrement reconstituées plusieurs fois de suite ou qui disparaissent. Le 6 mars, les Allemands pilonnent et attaquent le Mort-homme sur la rive gauche. Mais le feu français les arrête. Cette "bataille dans la bataille" va durer jusqu’au 15 mars. Au cours de ces 10 jours, le secteur est transformé en désert. Les combattants des deux bords y connaissent toutes les souffrances. Simultanément, le 7 mars, les Allemands lancent une offensive sur la rive droite, à partir de Douaumont. On se massacre dans les ruines de Douaumont qui est pris et repris 13 fois. Le saillant de Verdun se transforme en une innommable boucherie où la sauvagerie l’emporte sur toute sorte de compassion.
Le fer, le feu et la boue forment la triade infernale composant la vie du « poilu », mais aussi celle du « feldgrau » allemand.
Pétain réclame des renforts à Joffre. Mais ce dernier privilégie sa future offensive sur la Somme. Cela fait dire à Pétain « Le GQG me donne plus de mal que les Boches ».
La 11e division bavaroise investit, le 20 mars, la cote 304 qui couvrait de son feu le Mort-Homme. Malgré ces succès, l’offensive générale allemande sur les deux rives de la Meuse est arrêtée par les Français. « Les assauts furieux des armées du Kronprinz ont partout été brisés. Courage... on les aura ! » dira Pétain. Au début de la bataille les forces françaises sont de 150 000 hommes. En avril, les effectifs atteignent les 525 000 hommes. Cette concentration humaine sur une si faible surface pourrait expliquer dans une certaine mesure le bain de sang que constitue Verdun. Cependant, les Allemands étant arrêtés, Joffre veut quelqu’un de plus offensif. Il nomme Pétain chef du Groupe d’Armées Centre et Nivelle à Verdun.
Ce dernier charge le général Mangin de reprendre le fort de Douaumont. La bataille s’engage par 6 jours de pilonnage du fort par les Français. L’infanterie prend pied sur le fort le 22 mai, mais en est chassée le 24.
Durant ce temps, 10 000 Français tombent pour garder la cote 304 où les Allemands sont accrochés sur les pentes. L’artillerie, pièce maîtresse de ce champ de bataille, est toujours en faveur du côté allemand avec 2 200 pièces à ce moment là pour 1 800 pièces côté français. On dirait que Verdun agit comme catalyseur. Les belligérants ne semblent plus pouvoir renoncer et sont condamnés à investir de plus en plus de forces sur ce champ de bataille qui a déjà tant coûté.
Falkenhayn reprend l’offensive sur la rive droite de la Meuse. Sur un front de 6km, les Allemands sont à 4 contre 1. Ils mettent les moyens pour emporter la décision qui tarde depuis si longtemps. À 3km au sud-est de Douaumont se trouve le fort de Vaux. Il est défendu par une garnison de 600 hommes. L’eau, les vivres et l’artillerie sont en quantité insuffisantes. Après une intense préparation d’artillerie, le 1er juin, l’infanterie allemande se lance à l’attaque du fort. Le 2 juin, ils pénètrent dans l’enceinte. Toutefois, il faut encore « nettoyer » la place. Les combats se livrent couloir par couloir. Il faut gazer la garnison pour la réduire. Une expédition de secours est anéantie le 6 juin. Finalement, le commandant Raynal, chef de la place, capitule. Les honneurs sont rendus par l’ennemi aux défenseurs de la place.
Les Allemands sont tout près de Verdun dont ils peuvent voir le clocher. Falkenhayn croit la victoire à sa portée. Le 18 juin il fait bombarder le secteur avec des obus au phosgène. Mais, les 70 000 Allemands doivent attendre, l’arme à la bretelle, que le gaz se dissipe pour attaquer. Ce temps précieux est mis à profit par les forces françaises pour renforcer la position. Lorsque l’assaut a lieu le 23 juin, les Allemands sont contenus.
sources wikipedia
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