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Sabre briquet

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Le sabre briquet est le sabre d’infanterie utilisé dans l’infanterie napoléonienne. Ce sabre à lame courte (lame de 59 cm, longueur totale de 75 cm), en acier et forgée d’une seule pièce, équipe les sous-officiers et les soldats de la Garde impériale. Il doit son nom à sa forme recourbée de sa garde qui rappelait les briquets à amadou de cette époque.

Place de cette arme

Pour le combat au corps à corps, le fantassin des armées Impériales dispose de diverses armes blanches, parmi lesquelles la baïonnette, placée à l’extrémité du canon du fusil modèle 1777 corrigé An IX, et le sabre court d’infanterie briquet.

Le nom de « sabre briquet » a été donné par la cavalerie à l’arme de ce type que portent certains soldats de l’infanterie. Le mot « briquet » au XVIIe siècle signifiait d’abord « couteau » ou « canif », principalement et également : « un petit bris de fer ». À cette origine s’ajoute « braquet » : petite sorte d’épée, un type de poignard, devenu également dans les dialectes : « clou à chaussure ». Son nom revêt donc une connotation quelque peu moqueuse, voire hautaine ; ou bien encore gentiment affectueuse : sa petite taille et la forme de sa garde rappellent en effet les briquets qu’utilisaient les soldats en campagne pour allumer le feu. Puis, en 1806, cette désignation devient officielle. Le Journal des sciences militaires1 qui confirme cette étymologie souligne qu’il y rattache également la notion de « brêche ».

Le sabre briquet équipe les sous-officiers, les caporaux et les soldats des troupes d’élite - dont la Garde Impériale. Bien qu’il soit surtout employé à des fins pratiques et utilitaires plutôt que guerrières, c’est une arme efficace, dont les coups de pointe sont dangereux et dont les coups de taille peuvent occasionner de graves blessures. Cependant, sa masse et son encombrement, au vu de son utilité sur le champ de bataille (c’est une arme de la dernière chance, un backup comme on dirait de nos jours, seulement il dépasse le kilogramme, et traîne dans les jambes), rendait sa justification tactique limitée. Au besoin, un coup de crosse asséné par un soldat endurci par les campagnes militaires avec un fusil de plus de 4 kg achevait à coup sûr ce que la baïonnette n’avait pas terminé, là où l’utilisation du briquet exigeait de lâcher son arme.

Spécifications techniques

L’affûtage de sa lame, très tranchante, s’effectue au moyen d’une lime douce ou d’une pierre à faux. L’eau, la neige ou le sang peuvent cependant en attaquer l’acier. Cette arme, d’une longueur de 75 cm avec une lame de 59 cm, possède une monture formée d’un seul tenant et comporte une poignée cannelée et un fourreau en cuir noir, avec une garniture inférieure à bouterolle faite de laiton. Deux versions de cette arme sont réalisées : celle de l’An IX, avec une garde à angle droit ; celle de l’An XI, avec une garde arrondie.

La Garde consulaire, issue de la Garde du directoire et de la Garde du Corps Législatif, est dotée d’un sabre briquet d’un type particulier, dont la réalisation a été confiée à la manufacture d’armes de Versailles. Cette arme se compose d’une monture en laiton, avec une branche formant croisière à angle extérieur droit, terminée par un quillon ovale et plat. La poignée, engagée à sa partie inférieure dans une bague plate, comporte à sa base une sorte de bourrelet. La lame, d’une longueur d’environ 60 cm, peut être soit plate, soit à gorges. Le fourreau, caractérisé par une chape à boutons et une garniture inférieure à bouterolle en laiton, est fait de cuir noirci. Les gradés bénéficient d’un modèle spécifique, doté d’une fusée de bois quadrillé.

Lorsque, en 1804, la Garde Consulaire cède le pas à la Garde Impériale, les grenadiers formant ce Corps sont dotés d’un sabre de facture nouvelle, plus long que le précédent et comportant une monture différente. La branche, en demi-ovale, rejoint la calotte en une volute s’incurvant en sens inverse du modèle précédent et s’abaisse pour finir en un quillon de dimensions assez conséquentes. La lame, trempée à la manufacture de Kligenthal, comporte un large pan creux sur chaque face et atteint une longueur d’environ 70 cm. Le nouveau fourreau est en cuir noir, avec un bouton de chape sur embase en losange et une garniture inférieur en laiton, à bouterolle et à profil convexe dans sa partie haute.

Comme les grenadiers et les chasseurs à pied, les artilleurs de la Garde portent le sabre briquet, qu’ils emploient le plus souvent pour élaguer la végétation au moment où ils mettent leurs pièces en batterie.

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