dimanche 14 juin 2015, par
A Khe Sanh, les journalistes créèrent le « syndrome de Dien Bien Phu », ne cessant de prédire un sort terrible à la garnison de Marines américains et de Rangers sud-vietnamiens ; ils accusèrent même le commandement américain d’y rester et d’y combattre ! En réalité, à Khe Sanh, 6 000 soldats américains et sud-vietnamiens le soixantième seulement du total des effectifs de combat dont disposait Westmoreland tenaient à distance 20 000 Nord-Vietnamiens. Mais les journalistes persistèrent à affirmer que l’ennemi était parvenu à immobiliser des forces américaines considérables, oubliant de remarquer que ces 20 000 Nord-Vietnamiens auraient pu aider à la cause communiste beaucoup plus utile ment dans les villes...
Des journalistes s’opposèrent aux déclarations officielles annonçant la défaite des communistes, arguant que, même si la chose était vraie (ce qu’ils refusaient d’admettre, tout comme ils refusaient d’accepter le chiffre officiel des pertes ennemies), les communistes avaient en tout cas remporté une victoire psychologique. Incapables de parler la langue des Sud-Vietnamiens, certains reporters étayèrent leurs thèses en « psycho-analysant » les gens et en révélant leur prétendu désenchantement vis-à-vis d’un gouvernement incapable de les protégér... Et, bien qu’ils ne fussent pas à même d’évaluer les effets de l’offensive du Têt sur le programme de pacification dans le pays, d’autres journalistes n’hésitèrent pas à affirmer que la pacification était « en lambeaux », « irréparablement », et même — avec quelle exagération ! —que la pacification avait été « tuée net ».
Et pourtant, même alors, comme les sondages d’opinion devaient le montrer par la suite, loin de rendre la masse du peuple américain hostile à la guerre, ces reportages la rallièrent au président Johnson. Ce n’est que lorsque celui-ci s’abstint de prendre des mesures de représailles énergiques contre les communistes que bon nombre d’Américains s’en détournèrent !
L’action des médias eut surtout de I’effet parmi les fonctionnaires civils subalternes et parmi les conseillers présidentiels de Washington. Les « faucons »du Congrès se turent, tandis que les « colombes » roucoulèrent de plus en plus fort ! Beaucoup de fonctionnaires civils réagirent comme ce conseiller spécial du Président lequel nota que, chaque fois qu’il prenait connaissance de câbles officiels de Saigon, il les trouvait « presque hallucinatoires » par rapport à ce qu’il avait vu à la télévision la veille au soir.
sources Connaissance de l’histoire Hachette1983
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