mercredi 4 avril 2007, par
Préparatifs du siège ; Hannibal est blessé
Tandis qu’à Rome on se prépare et l’on délibère, déjà Sagonte était attaquée avec la plus grande vigueur. C’était la plus puissante des cités au-delà de l’Hèbre, environ à un mille de la mer : dans l’origine, colonie de l’île de Zacynthe, elle avait reçu le mélange de quelques Rutules de la ville d’Ardée. Bientôt sa prospérité s’était élevée au plus haut point, soit par les richesses que lui prodiguaient à la fois la mer et la terre, soit par l’accroissement de sa population, soit par l’austérité de principes qui lui fit garder jusqu’au dernier moment la foi jurée à ses alliés. Hannibal, qui a paru sur son territoire, à la tête d’une armée menaçante, qui a porté la désolation dans les campagnes, vient attaquer la ville de trois côtés à la fois. Un angle de la muraille donnait sur une vallée plus unie et plus découverte que tout le terrain des environs. Ce fut par là qu’il se proposa de conduire les galeries qui devaient le mettre en état de battre la muraille à coups de béliers. Tant qu’on fut loin des murs, le sol aidait au transport des mantelets ; mais des difficultés presque insurmontables se présentèrent, lorsqu’on vint à effectuer les attaques. D’abord une tour immense dominait tous les ouvrages ; et, comme la faiblesse de cet endroit était suspecte, les murailles présentaient là plus de force et d’élévation qu’ailleurs. Enfin l’élite des guerriers, au poste du péril et de l’honneur, opposait une plus grande résistance. D’abord une grêle de traits repousse l’ennemi, sans laisser aux travailleurs la moindre sûreté. Bientôt ils ne se bornent plus à lancer leurs javelines du haut des murs et de la tour ; ils s’enhardissent jusqu’à fondre sur les ouvrages, sur les postes ennemis ; et, dans ces mêlées, il succombait presque autant de Carthaginois que de Sagontins. Hannibal lui-même, qui s’est avancé au pied du mur avec trop peu de précaution, est grièvement blessé à la cuisse d’un trait qui le renverse. Aussitôt parmi les siens, épouvante, confusion ; peu s’en fallut que les ouvrages et les galeries ne fussent abandonnés.
Eugène Lasserre, Tite-Live, Histoire romaine, t. IV, Paris, Garnier, 1937
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