samedi 22 septembre 2007, par
20 Septembre 1765 (Montpellier) - 7 Janvier 1827 (Andrésy)
Engagé à seize ans dans les dragons, Lepic profite de la Révolution et de la guerre pour faire une très rapide ascension : il est chef d’escadrons dès mars 1793 et se bat contre les vendéens, est blessé à Montaigu. Passé à i’armée d’ltalie en 1796, il se distingue à plusieurs reprises par son courage, est plusieurs fois blessé. En garnison en Italie jusqu’en 1805, il est nommé colonel maJor des grenadiers à cheval de la garde impériale après Austerlitz, fait les campaghes de Prusse et de Pologne, est grièvement blessé à Eylau, ce qui lui vaut d’être promu général de brigade. En Espagne en 1808, rappelé pour combattre en Allemagne, fait baron de l’Empire en mai 1809, il charge à Wagram, avant de repartir en 1810-181 1 en Espagne et au Portugal. En 1812, il se distingue à nouveau durant la campagne de Russie lors d’un combat contre les cosaques de Platov (7 novembre). Général de division en févner 1813, il livre ses derniers combats en Saxe en 1813. Louis XVIII le fait comte en janvier 1815. Le nom de Lepic est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile.
Et Lepic quelle sacre figure ! Le vélite Billon le voit à Eylau, superbe et colossal, exubérant de valeur, de force et d’audace. Lepic, c’est l’homme de la charge éblouissante des grenadiers à cheval, pendant la bataille d’Eylau. Evoquons-la, cette charge fameuse et tentons d’imaginer la scène qui se joue...
Sous la neige qui tombe avec abondance, hommes et chevaux sont immobiles. Les chevaux sont noirs. Leurs cavaliers, qui portent le bonnet d’ourson avec jugulaire de cuivre, sont revêtus d’un long manteau blanc. Dans leurs mains, ce sabre si élégant qui n’appartient qu’à eux. Le jour d’Eylau, le régiment est placé sous les ordres de son colonel major, Lepic. les bouIets russes qui se fraient sans difficulté un chemin au milieu des flocons, enlèvent hommes et bêtes. Malgré un courage, dont c’est un lieu commun de dire qu’il est légendaire, quelques cavaliers se courbent sur l’encolure de leur cheval. Soudain, une voix s’élève, dominant le fracas. C’est Lepic qui hurle : " Haut les têtes, la mitraille n’est pas de la merde ! " La charge suit de peu ces vigoureuses paroles. Les grenadiers à cheval bousculent l’infanterie russe, mais, perdus dans la tourmente de neige, se retrouvent cernés. Un officier russe se détache et, courtoisement, prie Lepic de se rendre. L’autre le regarde, piqué au vif : " Regardez-moi ces figures-là [certaines versions mentionnent le substantif plus incisif de "gueules"] si elles veulent se rendre ", et sabre pointé, suivi de ce qui lui reste de cavaliers, Lepic se taille un sentier rouge jusqu’à l’Empereur. Celui-ci le salue du nouveau grade qu’il vient de lui conférer :
– " Je vous croyais pris, général, et j’en avais une peine très vive.
– Sire, répond Lepic, vous n’apprendrez jamais que ma mort !"
Cette fois, il n’en était pas passé très loin : quand il salua Napoléon, Lepic était presque dépouillé de ses vêtements ; il n’avait plus qu’une botte et le sang ruisselait par de multiples blessures. Le soir, le nouveau général reçut cinquante mille francs de l’Empereur que impérialement, il distribua à ses grenadiers survivants. Faut-il nous étonner que Billon, à qui nous devons la relation de la scène, se soit exclamé : " Il faisait un superbe sujet de tableau. "
Sources : Histoire et Dictionnaire du consulat et de l’empire A Fierro A palluel guillard J Tulard ed Bouquins 1995
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