mardi 10 avril 2007, par
Gabriel Jean Joseph Molitor, Maréchal de France, né le 7 mars 1770 à Hayange (Moselle), mort le 28 juillet 1849 à Paris.
Son père était un ancien militaire qui s’occupa de l’éducation de son fils. Le jeune Molitor s’enrôla, en 1791, dans le deuxième bataillon de volontaires de son département ; élu capitaine à l’unanimité, il fit la campagne de 1792 à l’armée du Nord. Adjudant-général l’année suivante à l’armée des Ardennes, il commandait une brigade, sous le général Hoche, à la bataille de Kaiserslautern. Il enleva avec trois bataillons la position importante d’Erhrlenbach défendue par la droite de l’armée prussienne. Dans la campagne de 1795, il commandait une des colonnes qui décidèrent le succès de la bataille de Gersberg, près Wissembourg. Pendant les quatre campagnes suivantes, il assista comme chef d’état-major à toutes les opérations de Pichegru, Kléber, Moreau et Jourdan. Il fut grièvement blessé dans une attaque sur Mayence. Au siège de Kehl, il défendit avec intrépidité l’île d’Ehrlen-Bhein, et reçut le brevet de général de brigade le 30 juillet 1799.
Envoyé en Suisse sous Masséna, Molitor défit successivement les Autrichiens dans les combats de Schwitz, Mütten et Glaris. Menacé dans cette dernière ville par les deux corps austro-russes de Jellachich et de [Linken], il répondit à un parlementaire qui vint le sommer de se rendre : « Ce n’est pas moi qui me rendrai, ce sera vous ! »
Pendant huit jours de combats acharnés, il s’empara six fois du pont de Naffels, s’y maintint enfin et réussit à empêcher la jonction des deux corps ennemis. A la suite de cette campagne, le Directoire exécutif écrivit une lettre de félicitations à Molitor, et le gouvernement helvétique lui vota des actions de grâce.
En 1800, Molitor alla servir sous Moreau, à l’armée du Rhin, dirigea le passage du fleuve, et se jeta dans la première barque avec une compagnie de grenadiers. Il battit à Stockack la gauche des Autrichiens, et leur fit 4 000 prisonniers. Bientôt après, avec une division de 5 000 hommes, il parvint à contenir le corps autrichien du Tyrol qui ne comptait pas moins de 25 000 combattants. Constamment vainqueur dans une foule de combats partiels, notamment à Brégentz et à Nesselwangen, il couronna cette expédition par la prise de l’importante position de Feldkirch et du pays des Grisons, ce qui ouvrit une communication pour les français avec l’armée d’Italie.
A la paix, Molitor est nommé général de division, le 6 octobre 1800, et alla prendre le commandement de la division de Grenoble, qu’il conserva jusqu’en 1805.
Lors de la reprise des hostilités, il rejoignit en Italie Masséna qui leur fit les honneurs de la division d’avant-garde, avec laquelle, à Caldiero, il soutint seul l’attaque de l’aile droite autrichienne conduite par l’archiduc Charles.
Après la paix de Presbourg, l’Empereur l’envoya prendre possession de la Dalmatie. Investi de tous les pouvoirs civils et militaires, il introduisit l’ordre dans l’administration et économisa la moitié du revenu public. Attaqué d’abord par mer, il repoussa l’escadre russe qui assiégeait Lézina, enleva 300 Russes débarqués dans cette île, et reconquit celle de Curzola.
Cette campagne fut terminée par le déblocus de Raguse ; il y accourut avec 1 700 hommes, balaya les 10 000 Monténégrins et les 3 000 Russes qui menaçaient la ville. Les Ragusiens conçurent pour lui une telle reconnaissance que, dans les églises, au chant du Domine salvum, après le mot imperatorem, on ajoutait : et nostram Uberatorem Molitorem. L’Empereur le créa grand officier de la Légion-d’Honneur.
En 1807, Molitor conduisit un corps d’armée sur la mer baltique, poursuivit le roi de Suède jusqu’aux ports de Stralsund, et dirigea les opérations de l’aile gauche au siège de cette forteresse, où il entra le premier.
Il resta en Poméranie avec le titre de gouverneur général civil et militaire, jusqu’à la fin de 1808.
A l’ouverture de la nouvelle campagne d’Allemagne en 1809, il eut une division au corps de Masséna. Le 19 mai, à la tête d’une de ses brigades, il opéra le premier passage du Danube à Ebersdorff, et débusqua les Autrichiens de l’île de Lobau. Le surlendemain 21, il soutint seul avec sa division, pendant plusieurs heures, le premier choc de l’armée autrichienne à Aspera. Le 6 juillet, pendant la bataille de Wagram, il fut chargé de l’attaque du village d’Aderkla, où il arrêta, pendant une grande partie du jour, les efforts désespérés du centre de l’ennemi.
Chargé, en 1810, du commandement des villes hanséatiques, et, en 1811, des départements de l’ancien royaume de Hollande, le général Molitor s’y trouvait encore en avril 1813, lorsque La Haye, Leyde et Zardam se mirent en insurrection. Il apaisa ce mouvement par la rapidité et l’énergie de ses mesures.
En 1814, quand la défection des soldats étrangers eut livré cette partie du territoire à nos ennemis, Molitor rentra en France, et La Chaussée, Châlons et La Ferté-sous-Jouarre furent encore témoins, de son courage.
Napoléon Ier, au retour de l’île d’Elbe, trouva Molitor remplissant les fonctions d’inspecteur général, et lui confia la défense des frontières de l’Alsace, avec un corps de 20 000 gardes nationaux mobiles. A la seconde Restauration, Molitor cessa d’être employé, et fut même exilé de Paris ; mais le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, à son arrivée au ministère de la guerre, lui fit rendre son inspection générale.
En 1823, le général Molitor, appelé au commandement du deuxième corps de l’armée des Pyrénées, s’empara successivement du royaume d’Aragon, de Murcie, de Grenade, et se rendit maître des places de Malaga, de Carthagène et d’Alicante. Ces succès le firent élever à la dignité de maréchal de France le 9 octobre 1823, et lui ouvrirent les portes de la Chambre des Pairs.
La monarchie de Juillet le nomma en 1831 au commandement supérieur des 7e et 8e divisions militaires. En 1840, le maréchal Molitor soutint à la Chambre des Pairs, avec toute l’autorité de l’expérience, le système des fortifications de Paris, « pour que cette capitale ne fût jamais attaquée et que la défense de la France fût nécessairement reportée sur son véritable terrain, c’est-à-dire à la frontière ».
Appelé le 6 octobre 1847, au gouvernement des Invalides, le maréchal Molitor avait cédé cette place d’honneur à l’ancien roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte, pour occuper le poste de grand chancelier de la Légion d’honneur.
Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.
Maréchal, Comte (lettres patentes du 19 mars 1808), Baron (lettres patentes du 15 juin 1824) et pair de France. Maréchal de France en 1823. Gouverneur Civil et Militaire de Dalmatie. Gouverneur de la Poméranie. Gouverneur des villes Hanséatiques et de la Hollande. Grand Chancelier et Grand Croix de la légion d’honneur 31 janvier 1815. Chevalier de l’ordre de saint Louis et du Saint-Esprit. Commandeur de Saint-Louis. Chevalier de la couronne de Fer d’Autriche. Commandeur du Mérite Militaire de Bade. Grand Croix du Mérite Militaire de Bade. Grand Croix de 1re Classe de l’ordre de Saint Wladimir.
sources : wikipedia
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