vendredi 21 août 2015, par
Il apparaît évident maintenant que la principale erreur de jugement que commirent les dirigeants du K.K.E. fut de s’être mépris sur les réactions des puissances étrangères. Ils n’avaient qu’une faible idée de l’accord passé entre Churchill et Staline et il est fort possible qu’ils aient compté sur l’intervention de Moscou en leur faveur. Ils refusaient de croire sans doute que les Britanniques recourraient à la force contre eux. Il se peut également qu’ils se soient imaginé qu’en tout état de cause, comme ils contrôlaient la plus grande partie de la Grèce, ils étaient de taille à lutter contre les armées britanniques, qui étaient surtout concentrées à Athènes.
On a de bonnes raisons de croire qu’ils furent encouragés par Tito. Une chose est certaine : ils prirent pour objectif principal Athènes et les forces du mouvement E.L.A.S. avaient déjà commencé à converger sur la capitale deux jours avant l’émeute qui éclata, le 3 décembre, place de la Constitution, et donna le signal de l’insurrection.
Les communistes ne s’étaient cependant pas tout à fait trompés. L’action britannique en Grèce provoqua nombre de commentaires hostiles de la part des travaillistes, lors d’un débat aux Communes, le 5 décembre, de la part du ministère des Affaires étrangères et de certains journalistes anglais.
Mais les communistes ne surent pas tirer parti de leurs premiers succès tactiques et laissèrent à Londres le temps d’envoyer des renforts. En outre, le courant d’opinion se retourna contre eux lorsque Churchill et Eden se rendirent à Athènes, le jour de Noël, et y rencontrèrent, le lendemain, les dirigeants du K.K.E. Churchill eut beau les prévenir que « le président Roosevelt et le maréchal Staline étaient au courant de sa venue à Athènes et l’approuvaient », les dirigeants du K.K.E. refusèrent de reconnaître leur isolement et formulèrent des exigences que ni les Britanniques ni leurs partisans ne pouvaient accepter — ce qu’ils n’ignoraient sans doute pas.
A cette époque, l’Union soviétique ne cherchait certainement pas à tenter une épreuve de force en Grèce, comme le confirma la nomination, le 30 décembre, d’un ambassadeur soviétique auprès du gouvernement d’Athènes. Les dirigeants du K.K.E. ne pouvaient plus se dissimuler que Moscou désapprouvait leur insurrection. D’un autre côté, Churchill lui-même fit quelques démarches pour réconcilier entre eux les différents groupes politiques. Il était désormais convaincu qu’il fallait organiser un plébiscite avant le retour du roi en Grèce et, le 31 décembre, il fit nommer régent Mgr Dimitrios Damaskinos, métropolite d’Athènes. Papandreou fut invité à démissionner et à laisser la place au général Nikolaos Plastiras, qui était depuis longtemps connu pour ses sympathies à l’égard dès républicains.
Les communistes combattirent jusqu’au 11 janvier 1945. Ce jour-là, ils essuyèrent une défaite militaire qui ne leur laissa pas d’autre choix que de demander une trêve au général Scobie. Un mois plus tard, à Varzika, près d’Athènes, un accord fut signé : il comportait l’amnistie pour les dirigeants communistes accusés de crimes politiques et la promesse d’un plébiscite sur la question de la monarchie, ainsi que plusieurs mesures de réforme générales. En échange, I’E.L.A.S. déposait les armes.
sources David Phillis Historia Magazine 1971
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