lundi 10 décembre 2007, par
La colonne Charton : un convoi disparate
Cao Bang, 3 octobre, 6 heures du matin. Les quinze poste avancés du hérisson défendant la ville sont abandonnés les uns après les autres. Le dernier poste évacué, les 150 tonnes de munitions entreposées dans la -Citadelle sautent. C’est un convoi disparate qui s’engage sur la R.C.4. Les troupes. d’abord. Charton les décrit ainsi :
• Un bataillon de partisans fidèles, mais mal aguerris et mal encadrés, si l’on excepte deux bons commandants de compagnie. Deux cents partisans n’avaient pratiquement jamais tenu un fusil. Très âgés dans ensemble, ils étaient employés comme maçons. boulangers, bouchers.
•Un bataillon de Légion, le 3/3’ R.E.I., comportant que 600 hommes et dont les officiers, complètement renouvelés, n’a-valsent quitté la France ou l’Allemagne qu’un mois auparavant. Ils ne connaissaient absolument pas la contrée et ignoraient tout da combat en Haute Région.
.Le 3’ Tabor, que j’avais sous mes ordres. était le meilleur que j’eusse commandé. Toutefois, comme tous les Tablars. il n’était pas étoffé en cadres européens. à peine un Français par section.
aie disposais enfin d’une section de combat du génie et d’une section d’artillerie toutes deux excellentes. »
Mais ce n’est pas tout. Femmes, enfants, malades et vieillards ont été, en grande parte. évacués par les avions qui ont amené le Y Tabor. Il reste néanmoins cinq à six cents aras adultes à Cao Bang après le décollage du dernier avion.
Il est inconcevable de les abandonner, en raison de leur fidélité à la France et des menaces communistes.
Entre Cao Bang et Dong Khé, le terrain se compose de pitons abrupts recouverts de forêts denses. Partout l’embuscade est possible. Mais la route est carrossable jusqu’au km 18. Malgré les risques d’embuscade, Charton décide d’utiliser ses camions jusque là. Ils lui permettent d’alléger la charge des hommes en transportant une demi-unité de feu et un jour de vivres. Ils permettent aussi le transport des malades - il y en a dès le premier jour. Le chef du groupement peut également emmener un canon de 105 et un de 37, des armes qui risquent de jouer un rôle capital pour forcer le passage dans la zone des embuscades qui va du km 18 au km 22, là où la colonne Lepage doit recueillir le groupement.
« Lorsque nous arriverons au km 18, pense Charton, si la liaison avec la colonne Lepage n’est pas faite, nous ferons sauter le matériel. Si Lepage est là, il décidera s’il faut passer le matériel ou le détruire. »
La colonne se met en marche. Le 3’ Tabor ouvre la route jusqu’au km 7, relayé par les partisans jusqu’au km 12. Ceux-ci poussent une compagnie jusqu’au km 18 sur un piton qui commande le km 22.
Quand la nuit tombe, le 3’ bataillon du 3’ R.E.I. n’a ouvert la route que jusqu’au km 15 alors que, selon les ordres, il aurait dû ouvrir jusqu’au km 22. Ainsi, au soir du 3 octobre, une compagnie de partisans bivouaque au km 18, le P.C. Charton est installé au km 16, tabors et paras campent au km 15, civils, voitures, génie et artillerie au km 14.
Malgré le silence ennemi - quelques rafales d’armes automatiques vers le km 10 -la progression, déjà, a été trop lente. Mais c’est ailleurs que le drame a commencé.
Sources "Connaissance de l’histoire" Hachette 1982
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