dimanche 2 août 2015, par
« Singapour, mercredi 11 février.
» En dépit des bombardements, les civils faisaient toujours queue devant les cinémas en négligeant les tracts tombés du ciel qui annonçaient que Roosevelt avait signé une paix séparée avec le Japon. Les orchestres continuaient à jouer et, à l’hôtel Raffles, les officiers d’état-major, qui n’avaient rien d’autre à faire, buvaient et se disputaient. Ceux qui étaient dans le secret comprirent que la fin était proche lorsqu’on donna discrètement l’ordre de détruire 1 500 000 bouteilles de vin et de liqueurs et 250 000 litres d’alcool de riz chinois.
» Yates McDaniel, seul correspondant étranger, était stupéfié par le calme de la population. Il passa devant une inscription à la craie sur un mur : « L’Angleterre aux Anglais, l’Australie » aux Australiens, la Malaisie à n’importe quel » imbécile qui en voudra ! »
» Il vit des Européens, civils et militaires, se hâter vers le port, d’où ils s’enfuyaient dans une flottille de petits bateaux. A son hôtel, il trouva le censeur anglais en train de faire ses valises.
» — Comment puis-je travailler sans censeur ? protesta McDaniel.
» L’Anglais le maudit amicalement, puis apposa son tampon « Visa de la censure » sur plusieurs feuilles blanches :
» — Écrivez ce que vous voudrez, dit-il ; moi, je fous le camp. »
(D’après J. Toland, Daman Calmann-Lévy.)
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