jeudi 20 septembre 2007, par
La 5’ armée blindée soviétique était entrée en action avec toute la fougue d’une troupe expérimentée qui avait trop longtemps attendu sur ses positions de réserve. L’avant-garde du corps de Panzer S.S. qui roulait vers Prokhorovka tomba sur l’ensemble de cette force fraîche et ardente. Avec des effectifs légèrement inférieurs mais avec plus de chars lourds, les équipages épuisés des chars de Hausser trouvèrent avec qui compter.
La poussière épaisse empêchait les Tigre de mettre à profit leur portée de tir supérieure ; beaucoup furent victimes des T34. Le champ de bataille était parsemé de carcasses en feu - chacun des deux camps perdit plus de 300 chars. Mais ce furent les Allemands qui supportèrent le moins facilement des pertes aussi lourdes. L’attaque furieuse des Panzer prit fin. Au soir, les Soviétiques avaient repris Berezowka et isolé la 3’ division de Panzer ainsi qu’une grande partie de la Gross Deutschland qui avait foncé à travers les bois à son secours.
Pour les Allemands, il était clair que la bataille était perdue. Tout le terrain entre Belgorod, où la 7’ armée de la garde avait opéré une percée jusqu’aux échelons arrière du corps S.S., et Orel au nord, était aux mains des Soviétiques. Seuls des petits groupes d’Allemands isolés étaient visibles dans les villages.
Avec les trois hauteurs pour lesquelles on s’était si farouchement battu et qui étaient maintenant abandonnées par les Allemands, les Russes bénéficiaient de positions de tir privilégiées.
Les Allemands avaient échoué et la cause immédiate de leur échec fut un ordre du Führer en personne, transmis par l’intermédiaire de Manstein et par faisceaux hertziens au quartier général du groupe d’armées sud : « L’opération "Zitadell" est annulée dès à présent. »
Il est, bien sûr, impossible d’arrêter instantanément une bataille qui fait rage, à moins que les deux camps ne reçoivent le même ordre. Se replier imposait un combat d’arrière-garde et il fallut attendre deux semaines avant que les forces de Hoth revinssent sur leurs positions initiales, au prix de nouvelles pertes considérables.
Au nord, la 9’ armée de Model, qui avait très peu avancé, eut par conséquent peu de kilomètres à parcourir pour se replier.
Mais la situation à Orel était toujours critique et Manstein dut ordonner à deux divisions de Panzer de se porter au nord.
Il en envoya deux autres vers le sud, dans le secteur de Taganrog-Stalino lui aussi de plus en plus menacé.
Au cours de toute l’opération « Zitadelle », les avances réalisées par les deux mâchoires de la tenaille n’ont jamais pu réduire la brèche faite à la base du saillant à moins de 96 kilomètres.
Vingt divisions de Panzer, l’orgueil de la Wehrmacht, avaient été saignées à blanc et bien qu’on pût porter à leur crédit un nombre extraordinaire de prisonniers et un énorme butin, il n’était que trop clair qu’avec l’aide des Alliés, les Russes pouvaient supporter des pertes énormes beaucoup plus facilement que ne le pouvaient les Allemands. La « Chevauchée de la mort » de la 4’ armée de Panzer annonça la fin prochaine des combats en Russie.
En décembre, la 9’ et la 4’ armées reconstituées s’étaient repliées jusqu’au Dniepr et au-delà.
sources mensuel Connaissance de l’Histoire 1977 1982 Hachette
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
Derniers commentaires
par ZIELINSKI Richard
par Kiyo
par Marc
par Marc
par Marc
par Marc
par vikings76
par Marie
par philou412
par Gueherec