vendredi 30 mars 2007, par
James Cook (27 octobre 1728, Marton (Yorkshire, Royaume-Uni) - 14 février 1779, Hawaii) est un navigateur, explorateur et cartographe britannique. Accédant au grade de Capitaine de la Marine royale britannique, il fit trois voyages dans l’Océan pacifique à l’occasion desquels il fut le premier européen à débarquer sur la côte est de l’Australie, en Nouvelle-Calédonie (4 septembre 1774), aux îles Sandwich et à Hawaii. Il fut également le premier à faire le tour et à cartographier Terre-Neuve et la Nouvelle-Zélande.
Après son service dans la marine marchande britannique, il intégra la Royale en 1755 au cours de la Guerre de Sept Ans. Pendant le siège de Québec, il se consacra à la cartographie de l’embouchure du Fleuve Saint-Laurent, ce qui permit au Général James Wolfe de mener son attaque décisive sur les Plaines d’Abraham. Le jeune James Cook attira ainsi l’attention de l’amirauté et de la Royal Society à un instant crucial de sa carrière personnelle et de la direction des expéditions britanniques outre-mer. Il fut alors nommé Commandant du HMB Endeavour pour la première de ses trois expéditions dans le Pacifique, en 1766.
Cook établit les premières cartes précises de nombreuses îles et côtes. Son héritage colossal peut être attribué à son grand sens marin, des aptitudes poussées pour la cartographie, son courage pour explorer des zones dangereuses afin de vérifier l’exactitude des faits rapportés par d’autres (il n’hésita pas à franchir plusieurs fois le cercle polaire antarctique ni à s’approcher de la Grande barrière de corail), sa capacité à mener les hommes dans les conditions les plus rudes ainsi qu’à ses ambitions, cherchant constamment à dépasser les instructions reçues de l’admirauté.
Cook est mort à Hawaii en 1779 durant une bataille avec des Hawaiiens, alors qu’il commandait sa troisième expédition.
James Cook est issu d’une famille relativement modeste, fils de James Cook, valet de ferme d’origine écossaise et de Grace, anglaise. Il est né à Marton dans le North Yorkshire, ville aujourd’hui rattachée à Middlesbrough. Il fut baptisé à l’église locale de St Curthberts Ormesby, où son nom figure au registre des baptêmes. La famille, comptant alors cinq enfants (les époux Cook en auront neuf), s’établit ensuite à la ferme Airey Holme à Great Ayton. L’employeur de son père finança sa formation à l’école primaire. À l’âge de 13 ans, il commença a travailler avec son père dans la gestion de la ferme.
En 1745, alors âgé de 16 ans, Cook fut placé en apprentissage chez un mercier de Staithes, village de pêcheurs. Selon la légende, Cook sentit pour la première fois l’appel de la mer en regardant par la fenêtre du magasin. Au bout d’un an et demi, William Sanderson, le propriétaire de l’entreprise, décréta que Cook n’était pas fait pour le commerce et le conduisit au port de Whitby où il le présenta à John et Henry Walker, quakers faisant commerce du charbon et propriétaires de plusieurs navires. Cook fut engagé comme apprenti de la marine marchande sur leur flotte. Il passa les années suivantes à faire du cabotage entre la Tyne et Londres. Parallèlement, il étudia l’algèbre, la trigonométrie, la navigation et l’astronomie.
Une fois ses trois ans d’apprentissage terminés, Cook travailla sur des navires de commerce en mer Baltique. Il monta rapidement en grade et, en 1755, se vit proposer le commandement du Friendship. Il préféra cependant s’engager dans la Marine royale. La Grande-Bretagne se préparait alors à la future Guerre de Sept Ans et Cook pensait que sa carrière avancerait plus vite dans la marine militaire. Cela impliquait toutefois de recommencer au bas de la hiérarchie et c’est comme simple marin qu’il s’engagea à bord du HMS Eagle, sous le commandement du Capitaine Hugh Palliser. Il fut rapidement promu au grade de Master’s Mate. En 1757, après deux ans passés au sein de la Royale, il réussit son examen de maîtrise lui permettant de commander un navire de la flotte royale.
Au cours de la Guerre de Sept Ans, James Cook participa au siège de la ville de Québec avant la batailles des Plaines d’Abraham en 1759. Il démontra alors un talent certains pour la topographie et la cartographie, et cartographia la plus grande partie de l’embouchure du Saint-Laurent pendant le siège, ce qui permit au Général Wolfe de lancer son attaque décisive sur les Plaines d’Abraham. Les années suivantes, il établit les cartes de la côte de Terre Neuve, puis le Passage du Nord-Ouest (1763 - 1764), la côte sur entre la péninsule de Burin et Cap Ray (1765 - 1764), puis la côte ouest en 1767. Durant ses cinq saisons passées à Terre Neuve, il établit les premières cartes précises à grande échelle des côtes de l’île.
À cette époque, il écrivit vouloir aller
« ... plus loin qu’aucun homme est allé avant moi, mais aussi loin qu’un homme puisse aller. »
Voyages
En 1768, la Royal Society charge James Cook, à bord du HMB Endeavour, d’explorer l’océan Pacifique sud avec pour principales missions l’observation du transit de Vénus du 3 juin 1769 et la recherche d’un hypothétique continent austral. Selon les savants, ce continent se serait trouvé dans les hautes latitudes au sud de cet océan, mais Cook ne le découvrira pas. Il était d’ailleurs sceptique quant à son existence et, dans son journal, confronte ses explorations avec les témoignages rapportés par les explorateurs précédents.
L’Endeavour était un trois-mâts barque du même type de ceux que Cook avait déjà commandés, embarcation solide et idéale en termes de capacité de stockage ainsi que pour son faible tirant d’eau, qualité indispensable pour s’approcher des nombreux récifs et archipels du Pacifique. Après avoir passé le Cap Horn, il débarqua à Tahiti le 13 avril 1769, où il fit construire un petit fort et un observatoire en prévision du transit de Vénus. L’observation, dirigée par Charles Green, assistant du nouvel astronome royal Nevil Maskelyne, avait pour but principal de recueillir des mesures permettant de déterminer avec davantage de précision la distance séparant Vénus du Soleil. Une fois cette donnée connue, il serait possible de déduire la distance des autres planètes, sur la base de leur orbite.
Malheureusement, les trois mesures relevées variaient bien plus que la marge d’erreur anticipée le prévoyait. Lorsque l’on compara ces mesures à celles effectuées au même instant en d’autres lieux, le résultat ne fut pas aussi précis qu’espéré.
Une fois ces observations consignées, James Cook ouvrit les scellés qui contenaient les instructions pour la seconde partie de son voyage : chercher les signes de Terra Australis, l’hypothétique pendant de l’Eurasie dans l’hémisphère nord. La Royal Society, et particulièrement Alexander Dalrymple, était persuadée de son existence et entendait bien y faire flotter l’Union Jack avant tout autre drapeau européen. Pour cela, on choisit de recourir à un bateau qui, par sa petite taille, ne risquait guère d’éveiller les soupçons, et à une mission d’observation astronomique comme couverture.
Cook doutait cependant de l’existence même de ce continent. Grâce à l’aide d’un Tahitien nommé Tupaia, qui possédait des connaissances pointues de la géographie du Pacifique, Cook atteignit la Nouvelle-Zélande le 6 octobre 1769. Second européen à y débarquer après Abel Tasman en 1642, il cartographia l’intégralité des côtes néo-zélandaises avec très peu d’erreurs (notamment sur la péninsule de Banks, qu’il prit pour une île, et sur l’île Stewart, qu’il rattacha abusivement à l’île du Sud). Il identifia également le détroit de Cook séparant l’île du Sud de l’île du Nord, et que Tasman n’avait pas découvert.
Il mit ensuite cap à l’ouest en direction de Van Diemen’s Land (actuelle Tasmanie) avec l’intention de déterminer s’il s’agissait d’une partie du continent austral. Des vents violents forcèrent cependant l’expédition à maintenir une route nord. L’expédition aperçut la terre en un lieu que Cook nomma Point Hicks, entre les villes actuelles d’Orbost et de Mallacoota dans l’État du Victoria. Vu l’orientation de la côte au sud-ouest, Cook doutait que Van Diemen’s Land y fût relié. Ils se trouvaient en fait au sud-est du continent australien, devenant officiellement les premiers européens à repérer sa côte est. En 1843, l’endroit reçut le nom de Cape Everard, avant de retrouver sa dénomination originale de Point Hicks à l’occasion du 200e anniversaire du débarquement.
D’après le livre de bord, on était alors le 19 avril 1770 à 6 heures du matin. En fait, Cook employait la notation de la date en vigueur dans la marine et qui courait de midi à midi. Le jour commençait ainsi 12 heures avant le jour civil. De plus, l’écart de longitude entre le sud-est de l’Australie et la Grande-Bretagne implique un décalage horaire d’environ 10 heures, si bien que la date admise aujourd’hui est le 20 avril.
Cook poursuivit sa route vers le nord en longeant la côte, ne la perdant jamais de vue pour la cartographier et nommer ses points remarquables. Au bout d’un peu plus d’une semaine, ils pénétrèrent dans un fjord long mais peu profond. Après avoir mouillé devant une pointe basse précédée de dunes de sables qui porte actuellement le nom de Kurnell, l’équipage débarqua pour la première fois en Australie, le 29 avril. Cook baptisa tout d’abord le fjord Stingaree Bay en allusion aux nombreuses raies aperçues (stingray en anglais). L’endroit reçut ensuite le nom de Botanist Bay, puis finalement Botany Bay en raison des nombreuses nouvelles espèces découvertes par les botanistes Joseph Banks, Daniel Solander et Herman Spöring.
La Grande-Bretagne allait plus tard choisir ce site pour y établir une première colonie britannique, entre autres sur les conseils de Joseph Banks. Cependant, quand le capitaine Arthur Phillip y débarqua à la tête de la First Fleet en 1788, soit près de 18 ans plus tard, la baie et ses environs ne s’avéra pas aussi idéale que sa description le laissait espérer. Phillip ordonna de relocaliser la colonie dans un port naturel situé quelques kilomètres au nord, que Cook avait nommé Port Jackson sans en pousser très loin l’exploration. C’est dans ce port, dans une baie qu’il nomma Sydney Cove, que naquit la colonie de Sydney.
Cook rencontra des aborigènes dès son premier abordage. Lorsque l’Endeavour entra dans la baie, l’équipage aperçut des hommes sur chaque côte. Vers 14 heures, ils mouillèrent près d’un groupe de six à huit maisons. Deux aborigènes s’approchèrent du bateau, ignorant les cadeaux que Cook leur proposait. On tira un coup de mousquet au-dessus de leur tête, blessant légèrement le plus vieux qui se mit à courir vers les maisons. Il revint avec d’autres hommes et jeta des lances vers les blancs, sans en atteindre aucun. Deux coups supplémentaire achevèrent de les chasser. Tous les adultes avaient disparu, mais Cook trouva plusieurs enfants dans les maisons, où il laissa quelques perles en signe d’amitié.
L’expédition mit à nouveau les voiles en direction du nord, toujours en longeant la côte. Le 11 juin, l’Endeavour talonna sur un banc de la Grande barrière de corail et fut sérieusement endommagé. On passa près de sept semaines à réparer sur la plage (actuellement sur la commune de Cooktown, à l’embouchure de l’Endeavour River). Pendant ce temps, Banks, Spöring et Solander en profitèrent pour recueillir de nombreux échantillons de la flore australienne. Les contacts avec les aborigènes furent paisible. C’est à cette époque que le mot kangourou fit son apparition dans le vocabulaire anglais, transmis par la tribu Guugu Yimidhirr. Après cet épisode, Cook déconseillera d’explorer de nouveaux océans avec un seul navire.
Une fois la réparation terminée, l’expédition reprit sa route, doublant la Péninsule du cap York avant de s’engager dans le détroit de Torres séparant l’Australie de la Nouvelle-Guinée. Cook débarqua sur l’île de la Possession le 22 août, où il revendiqua la totalité de la côte qu’il venait d’explorer pour le compte de la Couronne britannique.
À ce point du voyage, pas un seul homme n’avait succombé au scorbut, fait remarquable pour une si longue expédition à l’époque. En effet, convaincu par une recommandation de la Royale publiée en 1747, Cook avait introduit des aliments comme le chou ou le citron dans l’alimentation de son équipage. On savait alors que le scorbut était causé par une alimentation pauvre, mais le lien avec les carences en vitamine C n’avait pas encore été établi. Pour avoir réussi à préserver la santé de son équipage, Cook recevra la Médaille Copley en 1776.
La traversée du détroit de Torres prouva définitivement que l’Australie et la Nouvelle-Guinée n’étaient pas reliées entre elles. L’Endeavour accosta ensuite à Savu où il passa trois semaines avant de continuer vers Batavia, capitale des Indes orientales néerlandaises, pour y effectuer quelques réparations. Batavia était connue pour être un foyer de malaria et avant le retour de l’expédition en 1771, plusieurs membres de l’équipage y avaient succombé ainsi qu’à d’autres maladies telles que la dysenterie, dont le Tahitien Tupaia, le botaniste Herman Spöring, l’astronome Charles Green et l’illustrateur Sydney Perkinson (Cook nommera l’île Spörring, au large de la Nouvelle-Zélande, en honneur au botaniste).
Sur la route du retour en Grande-Bretagne, Cook doubla le cap de Bonne-Espérance et relâcha à Sainte-Hélène. Le 10 juin 1771, Nicholas Young, qui avait repéré le premier les côtes néo-zélandaises, aperçut le cap Lizard en Angleterre. L’Endeavour s’engagea dans la Manche et, le 12 juin, mouilla devant Deal, dans le Kent. La publication du journal de l’expédition rendit Cook très populaire au sein de la communauté scientifique. Auprès du grand public, c’est plutôt Joseph Banks qui recueillit les honneurs. Ce dernier tenta de prendre le commandement de la deuxième expédition, mais se retira avant le départ. Johann Reinhold Forster et son fils Georg furent engagés pour le remplacer.
Peu de temps après son retour, Cook fut promu au grade de commandant avant d’être chargé par la Royal Society de se rendre à nouveau dans les mers du sud à la recherche du continent austral. Au cours de son premier voyage, Cook avait démontré que la Nouvelle-Zélande n’était rattachée à aucune terre et estimé la taille de l’Australie. Dalrymple, soutenu par d’autres membres de la Society, étaient cependant toujours persuadés de l’existence d’un continent plus grand, qui devait se trouver plus au sud.
Cook appareilla à bord du HMS Resolution, accompagné de Tobias Furneaux à la tête du HMS Adventure. Il est équipé d’un nouveau chronomètre de type K1, qui permettra un calcul précis de la longitude. L’expédition descendit très au sud, franchissant le cercle polaire antarctique le 17 janvier 1773 et atteignant la latitude de 71°10’ sud. Cook découvrit également la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud. Les deux bateaux se perdirent de vue dans le brouillard de l’Antarctique et Furneaux mis le cap sur la Nouvelle-Zélande, où il perdit certains de ses hommes dans une bataille contre les Maori avant de repartir pour la Grande-Bretagne. Pendant ce temps, Cook poursuivit son exploration de la zone Antarctique. Il passa près du continent sans l’apercevoir et remonta vers Tahiti pour se réapprovisionner. Il replongea ensuite au sud dans l’espoir d’accoster le continent mythique, sans succès. Il avait à nouveau embarqué un Tahitien, du nom d’Omai, qui s’avéra moins au fait de la géographie du Pacifique que Tupaia. La route du retour le mena aux Tonga, à l’île de Pâques, à l’île Norfolk, en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu. Son rapport conclut clairement sur la non existence de la mythique Terra Australis.
À l’issue de ce deuxième voyage, Cook fut promu au rang de capitaine et la Royal Society lui offrit une retraite honoraire en tant qu’officier du Greenwich Hopsital. Sa notoriété avait dépassé le cadre de l’amirauté : la Royal Society l’admit au sein de ses membres et lui décerna la Médaille Copley, Nathaniel Dance-Holland réalisa son portrait, l’écrivain James Boswell l’invitait à sa table et la Chambre des Lords le qualifia de plus grand navigateur d’Europe. Cependant, la mer lui manquait et il prépara un troisième voyage en direction du passage du Nord-Ouest. Du Pacifique, il navigua vers l’est, espérant rejoindre l’Atlantique, pendant qu’un second bateau venait à sa rencontre en sens inverse.
Pour sa dernière expédition, Cook commandait à nouveau le HMS Resolution pendant que le capitaine Charles Clerke prenait la tête du HMS Discovery. Officiellement, le but du voyage était de ramener Omai à Tahiti, qui suscitait la plus grande curiosité à Londres. L’expédition explora tout d’abord les îles Kerguelen où elle accosta le jour de Noël 1776, puis fit escale en Nouvelle-Zélande. Une fois Omai rendu aux siens, Cook mit le cap au nord et fut le premier européen à accoster aux îles Hawaii en 1778.
Naviguant ensuite le long du continent américain, Cook décrivit dans son journal les tribus indiennes de l’île de Vancouver, des côtes de l’Alaska, des îles Aléoutiennes et des deux rives du détroit de Bering.
Malgré plusieurs tentatives, le détroit de Béring se révéla infranchissable en raison des glaces qui l’obstruaient même au mois d’août. Accumulant les frustrations devant cet échec, et souffrant peut-être d’une affection de l’estomac, Cook commençait à montrer un comportement irrationnel, forçant par exemple son équipage à consommer de la viande de morse, que les hommes refusèrent.
L’expédition retourna à Hawaii l’année suivante. Après huit semaines passées à explorer l’archipel, Cook atterrit à Kealakekua Bay sur l’actuelle Grande Île où il séjourna un mois. Peu après son départ, une avarie du mât de misaine le contraint à rebrousser chemin pour réparer. Au cours de cette seconde escale, des tensions se firent sentir entre les indigènes et les britanniques et plusieurs bagarres éclatèrent. Le 14 février, des Hawaiiens volèrent une chaloupe. Les vols étant courants lors des escales, Cook avait pour habitude de retenir quelques otages jusqu’à ce que les biens volés soient restitués. Cette fois, il prévoyait de prendre en otage le chef de Hawaii, Kalaniopu’u. Une altercation éclata cependant avec les habitants qui attaquèrent à l’aide de pierres et de lances. Les britanniques tirèrent quelques coups de feu mais durent se replier vers la plage. Cook fut atteint à la tête et s’écroula. Les Hawaiiens le battirent à mort puis enlevèrent son corps.
Cook jouissait malgré tout de l’estime des habitants d’Hawaii et les chefs conservèrent son corps (des hypothèses controversées font état d’une possible consommation humaine). L’équipage put cependant récupérer quelques restes pour les inhumer en mer avec les honneurs militaires.
Clerke prit le commandement de l’expédition. Il profita de l’hospitalité d’un port russe du Kamchatka pour tenter une dernière fois, sans succès, de franchir le détroit de Béring. Clerke mourut de tuberculose (alors appelée phtisie) en août 1779 et le lieutenant Gore prit sa succession pour la route du retour par les côtes asiatiques, comme prévu par Cook. En décembre, les journaux de bord furent confisqués à l’escale à Macao et Canton en raison de la guerre d’indépendance des États-Unis. Gore parvint cependant à en cacher un exemplaire. Le Resolution et le Discovery arrivèrent en Grande-Bretagne en le 4 octobre 1780. Le rapport de Cook fut complété par le capitaine James King.
Parmi les conseils et enseignements de ce voyage, Cook et ses officiers en second validèrent leurs idées sur l’alimentation pour éviter le scorbut, ainsi que l’usage d’« écorce du Pérou », un équivalent de la quinine.
Plusieurs jeunes officiers qui servirent sous les ordres de Cook laissèrent également leur nom dans l’histoire.
* William Bligh prit le commandement du HMS Bounty en 1787, avec pour mission d’en rapporter des plants d’arbre à pain. Ce voyage fut le théâtre de la plus célèbre mutinerie et Bligh fut débarqué par ses hommes en pleine mer. Il devins plus tard gouverneur des Nouvelles-Galles-du-Sud.
* George Vancouver commanda une expédition le long de la côte ouest de l’Amérique du Nord de 1791 à 1794.
* George Dixon, qui participa à la troisième expédition de Cook avant d’en commander une à son tour.
Les douze années que Cook consacra à naviguer dans le Pacifique apportèrent énormément de connaissances de la région aux Européens. Il découvrit plusieurs îles et cartographia avec précision de larges portions de côte. Dès son premier voyage, il fut capable de calculer précisément sa longitude, ce qui n’était pas du tout évident à l’époque car cela nécessite de connaître l’heure avec exactitude. Cook bénéficiait de l’aide de l’astronome Charles Green et employa les nouvelles tables de l’almanac nautique, se basant sur l’angle séparant la lune du soleil (de jour) ou de l’une des huit étoiles les plus brillantes (de nuit) pour déterminer l’heure à l’Observatoire royal de Greenwich, qu’il comparait à l’heure locale déterminée grâce à l’altitude du soleil, de la lune ou des étoiles. Au cours de son deuxième voyage, il embarqua un chronomètre KT conçu par Larcum Kendal. Il s’agissait d’une copie de la montre H4 fabriquée par John Harrison, premier instrument capable de donner fidèlement l’heure en mer et qui avait été embarqués sur le Deptford en 1761.
Cook était accompagné de peintres (Sydney Parkinson réalisa 264 dessins avant sa mort à la fin du premier voyage, William Hodges représenta de nombreux paysages de Tahiti et de l’île de Pâques) et de scientifiques de renom. Joseph Banks (qui découvrit les Banksia) et Daniel Solander recueillirent 3 000 espèces de plantes.
Cook fut le premier européen à établir un contact rapproché avec plusieurs peuples du Pacifique. Il conclut, avec raison, à l’existence d’un lien entre eux, malgré les milliers de miles d’océan qui les séparaient parfois.
Plusieurs sites géographiques portent en son honneur le nom du capitaine Cook, notamment :
* Les Îles Cook, état d’Océanie associé à la Nouvelle-Zélande.
* Le Mont Cook, point culminant (3754 m) de la Nouvelle-Zélande.
* Le détroit de Cook entre les deux principales îles de Nouvelle-Zélande.
* Le Glacier Cook, principal glacier des Îles Kerguelen.
* La "ville" de Captain Cook sur l’île d’Hawaii, près de la baie où il trouva la mort
* la baie de Cook à Moorea, Polynésie française
sources wikipedia
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