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Et la guerre du Vietnam commença...

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L’échec était déjà plus que prévisible lorsque parvint à Paris la nouvelle qu’une conférence « fédérale » avait précisément été convoquée, le 1" août, à Dalat, par l’amiral Thierry d’Argenlieu aux fins de déterminer la position qu’occuperaient dans la Fédération indochinoise, non seulement le Cambodge et le Laos, mais aussi la Cochinchine, que nous semblions ainsi vouloir définitivement soustraire à la République démocratique du Vietnam. Cette nouvelle entraîna la suspension immédiate des négociations, que nous parvînmes cependant, grâce à l’intervention de Ho Chi Minh, à faire reprendre quelques jours plus tard. Mais la confiance était morte.
Le 10 septembre, la délégation vietnamienne, Pham Van Dong en tête, claqua
définitivement la porte et se rembarqua, le 16, pour le Tonkin. La grande chance de l’Union française était passée. Cependant, Ho Chi Minh, lui, resta en France à titre privé. Il me confia, non sans anxiété, son désir de ne pas repartir u les mains vides » et me laissa entendre que, dans ce cas, il risquait, à son retour, d’être débordé...
Le 14 septembre, Ho Chi Minh signa avec Marius Moutet, ministre de la France d’outre-mer, un modus vivendi provisoire ayant essentiellement pour but d’éviter de reconnaître l’échec total des pourparlers de Fontainebleau. Il laissait à des commissions spécialisées le soin de trouver des solutions aux principaux points de divergence apparus au cours des pourparlers.
Le 19 septembre, Ho Chi Minh quittait la France à bord du Dumont-d’Urville. Le 18 octobre, en baie de Cam Ranh, il rencontrait l’amiral d’Argenlieu avant de regagner le Tonkin, où il débarquait le 20.
Fort de l’accueil enthousiaste qui lui est réservé, Ho Chi Minh fait acclamer l’amitié franco-vietnamienne, confirme sa décision de « vivre dans l’Union française » et entonne la Marseillaise. Mais l’opposition, qui a mis à profit l’absence de Ho Chi Minh pour provoquer des incidents entre Français et Vietnamiens, dont certains fort graves, tel celui du 4 août, à Bac Ninh, dénonce comme trahison la tendance du président de la R.D,V.N. à s’entendre avec la France et tente de reprendre l’initiative. La réaction du Viet-Minh sera brutale. Les leaders des partis prochinois seront radicalement éliminés et, fin octobre, un nouveau gouvernement sera formé, qui comprendra une majorité d’hommes entièrement dévoués à Ho Chi Minh.
C’est l’un des points sur lesquels avait achoppé la conférence de Fontainebleau qui va, avant même que la commission mixte spécialisée ait pu mener à bien ses travaux, provoquer l’irréparable.
Le 21 novembre, une jonque chinoise de contrebande transportant de l’essence fut saisie par les nôtres dans les eaux du port de Haiphong. Or l’Assemblée nationale vietnamienne avait, six jours plus tôt, exigé du gouvernement français qu’il respectât la « souveraineté douanière » du Vietnam. Pendant qu’un de nos bateaux remorquait la jonque vers le port de Haiphong, des Tu Ve vietnamiens , pour tenter de la délivrer, ouvrirent le feu sur nos marins. Ceux-ci réagirent vigoureusement, et l’incident, pour banal qu’il fût, dégénéra vite en une véritable bataille de rue.
Malgré les pourparlers qui tentèrent de ramener l’incident à ses justes proportions, le 22 novembre, le général Valluy, qui, à Saigon, assurait l’intérim de l’amiral d’Argenlieu, estimant que la mesure était comble, donna ordre au commandant d’armes d’Haiphong de se rendre maître de la ville pour y rétablir l’ordre. L’opération, appuyée par l’artillerie, fut sévère ; s’il n’y eut pas 20000 morts, comme le prétendent les Vietnamiens, il y en eut plusieurs milliers.
Le 28, les troupes françaises s’étaient rendues maîtresses de la région d’Haiphong... mais la guerre franco-vietnamienne venait de commencer.
Dans l’intervalle, alors que, resté en France, je pouvais croire achevée ma mission au Vietnam, j’avais été pressé de reprendre la responsabilité du commissariat
 de France au Tonkin et, le 2 décembre, j’étais de retour à Hanoi. Lorsque, dés le lendemain,. j’allai voir Ho Chi Minh, je le trouvai au lit, malade, et il ne me cacha pas son inquiétude devant la gravité de la situation. Il était entouré de deux collaborateurs et notre conversation en resta donc aux généralités...

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