dimanche 26 avril 2015, par
Le 2 novembre, d’autres unités du 8’ régiment de cavalerie, qui avaient réussi à échapper au guet-apens chinois, firent retraite vers le Sud par la route de montagne, étroite et sinueuse, qui partait d’Unsan. Alors que leurs véhicules progressaient péniblement sur une piste faite davantage pour les piétons et les ânes, ils tombèrent dans des embuscades montées par des Volontaires du Peuple. Ces derniers firent feu de toutes leurs armes automatiques et une pluie de grenades à main s’abattit sur la route qui fut bientôt jonchée de corps et de matériel.
La bataille d’Unsan coûta près de la moitié de ses hommes au 8’ régiment de cavalerie, 12 obusiers de 105, 9 tanks, quelque 125 camions et 12 fusils sans recul. Après de nombreux autres engagements, brefs mais tout aussi acharnés, le 7 novembre, les communistes chinois rompirent les positions américaines et sud-coréennes. Les forces des Nations Unies se replièrent et franchirent le fleuve Chongchon.
Le général MacArthur, ainsi que ses hommes, reconnaissait maintenant la présence d’une menace chinoise en Corée, mais il n’en mesurait pas encore tout à fait la signification. Il pensait qu’il ne s’agissait de la part des Chinois que d’une démonstration armée destinée à soutenir le moral des Nord-Coréens.
Il faut reconnaître cependant que les interdictions des Nations Unies concernant les reconnaissances au nord du Yalou, empêchèrent MacArthur d’apprécier à sa juste valeur la situation. De toute façon, au moment où il obtint l’autorisation de bombarder les ponts du Yalou, le gros des troupes chinoises avait déjà pénétré en Corée. Plus tard, MacArthur évoquant avec humeur cette région interdite, parla de « Sanctuaire de la Mandchourie ».
Toujours est-il qu’il prépara une offensive géante, fixée au 24 novembre, dans une totale ignorance de la véritable puissance des Chinois. On a beaucoup débattu depuis sur la question de savoir si cette ignorance résultait de la politique du « Sanctuaire » suivie par les supérieurs de MacArthur, de l’inefficacité du service de renseignements de l’O.N.U. ou de graves erreurs de jugement et d’interprétation de MacArthur lui-même. Les forces des Nations Unies, qui avaient la même vue fragmentaire de la situation que leur commandant en chef, considérèrent l’offensive de novembre comme la dernière action d’envergure destinée à leur assurer la victoire, et le retour dans leur pays avant Noël.
Au cours de l’attaque, MacArthur avait prévu que la VIII’ armée, sous les ordres du lieutenant-général Walton Walker, progresserait sur un large front à partir du fleuve Chongchon en direction du nord- ouest : elle comprenait 4 divisions américaines, 4 sud-coréennes, la 27e brigade du Commonwealth britannique et la brigade turque. En même temps, à 120 kilomètres à l’est, le 10’ corps, fort de 3 divisions américaines, de 2 divisions coréennes ainsi que des commandos de Marine britannique et autres unités, marcherait vers le nord-est puis bifurquerait à gauche pour rejoindre la VIIIe armée.
Evénements et prévisions auraient difficilement pu diverger davantage.
Dans la nuit du 25 au 26 novembre, des forces de l’O.N.U. avançant à l’ouest des montagnes se heurtèrent à 180 000 Chinois. Le flanc droit de la VIII’ armée supporta le choc principal. A son habitude, l’adversaire chargea sauvagement, au son du clairon, des sifflets, des pipeaux et des roulements de tambour. Ayant réussi à se frayer un passage dans le fond sombre des vallées encaissées, les Chinois- apparurent soudainement derrière les troupes des Nations Unies, les obligeant à se scinder en groupes isolés, puis les combattant avec la volonté fanatique de les exterminer.
Face à un ennemi mieux équipé, les Chinois utilisèrent une tactique fondée sur l’effet de surprise, la rapidité, l’obscurité, la mobilité et la terreur. Leur réussite fut totale. Trois divisions sud-coréennes, sur le flanc droit de la VIII’ armée, furent anéanties à Tokchon. La 2’ division américaine dut faire face seule à unie débauche de férocité : elle perdit plus de 4 000 de ses 5 000 hommes ainsi que la majeure partie de son artillerie, de son matériel de transmission et du génie.
Sources connaissance de l’histoire ed Hachette 1982
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