samedi 2 mai 2015, par
Franco plaça toutes les forces du front madrilène sous les ordres du général Mola, un ancien compagnon d’armes aux côtés duquel il avait combattu au Maroc vingt-quatre ans plus tôt. Mola installa son Q.G. à Avila, à 110 kilomètres de Madrid. Franco, Varela et Mola avaient à choisir entre une solution militairement correcte — se renforcer avant de déclencher une attaque en tenaille venant à la fois du nord et du sud — et une manoeuvre audacieuse où l’on risquait le tout pour le tout en donnant l’assaut à la ville dès qu’elle serait à portée de canon.
Compte tenu de l’augmentation croissante de l’aide soviétique, de renseignements faisant état d’une force de volontaires internationaux s’entraînant dans les environs d’Albacete et des signes de déception manifestés par les Allemands et les Italiens, la guerre s’éternisant, les chefs nationalistes optèrent pour le risque.
Le troisième et le plus puissant assaut contre Madrid fut lancé le P’ novembre 1936. Le général Mola donna une conférence de presse au cours de laquelle il présenta les personnalités qui constitueraient la future administration civile de la capitale dès le 7 novembre. « Pour célébrer la révolution bolchevique », ajouta-t-il en matière de plaisanterie. Le 4 novembre, l’aéroport de Getafe, situé à 13 kilomètres seulement de Madrid, tomba aux mains des nationalistes.
La chute de Getafe fut précédée par un sinistre épisode qui donna un avant-goût de ce qui devait se passer quelques années plus tard, lors de la seconde guerre mondiale : le terriblè bombardement aérien du 30 octobre au cours duquel au moins 60 enfants trouvèrent la mort. Le 6 novembre, deux jours après la chute de Getafe, la légion allemande Condor se rassemblait à Séville. En automne 1936 elle comprenait 10 000 hommes, son effectif maximal, et possédait une force aérienne de 48 bombardiers et 48 chasseurs. Ainsi, une partie de la force aérienne allemande, les futurs cadres de la Luftwaffe, ceux qui devaient faire triompher les principes de la Blitzkrieg en 19391940, eurent l’occasion d’expérimenter contre le peuple espagnol un nouveau style de guerre.
Après la chute de Getafe, Radio Burgos diffusa un programme intitulé « Les dernières heures de Madrid ». Le jour suivant. le 5 novembre, Radio Lisbonne annonça en exclusivité mondiale l’entrée du général Franco sur son cheval blanc dans la capitale espagnole. Le même jour, les forces nationalistes firent mouvement à partir du sud et atteignirent les terminus des tramways et autobus de Madrid. Le bombardement s’intensifia et des tracts furent lancés recommandant aux Madrilènes de rester chez eux jusqu’à la libération de la ville, et annonçant que seuls les « coupables » seraient châtiés. En même temps, on rassemblait des camions de vivres derrière les lignes de l’artillerie.
Dans le camp républicain le gouvernement fut remanié, comprenant pour la première fois des ministres anarchistes, notamment le ministre de la Justice. Le 6 novembre, la veille de la plus forte attaque nationaliste, le gouvernement gagna tranquillement Valence en voitures particulières et le commandement de Madrid fut attribué au vieux général Jose Miaja. Il avait été choisi, ainsi qu’un, groupe de commandants de second plan, pour veiller aux conditions de la capitulation. Le général Varela était ravi. « Nous vaincrons facilement ce vieux grand-père. » Il se trompait.
Le moral des miliciens qui défendaient le centre de la ville était plus que bas à cause du manque de sommeil, des bombardements incessants, de la fuite du gouvernement et de la faim : ils n’avaient pas mangé depuis quarante-huit heures. Certains secteurs se trouvaient à court de munitions et les artilleurs signalaient qu’il ne leur restait plus que quelques obus.
Le 7 novembre, à 6 heures précises du matin, tous les canons nationalistes à portée de Madrid ouvrirent le feu sur des objectifs soigneusement choisis. Une audacieuse poussée de deux colonnes progressa entre la Plaza de Esparia et la Cité universitaire. Chaque colonne comprenait 1 250 hommes, 500 Marocains de l’armée régulière, 600 soldats espagnols de la Légion étrangère et des soldats du génie de l’armée d’Afrique. L’une était appuyée par une batterie de 105, l’autre par une batterie de 75.
sources : article de Peter Elstob connaissance de l’histoire hachette 1982
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