jeudi 10 septembre 2015, par
La classe Typhoon (code OTAN) est une classe de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins soviétique puis russe. Développée par le bureau d’étude Rubin1 de Saint-Pétersbourg sous le nom officiel de projet 941 « Akula » , littéralement « croiseur sous-marin lourd lanceur d’engins »). Les sous-marins de cette classe sont de loin les plus imposants au monde. Longs de plus de 170 mètres et hauts de 16,50 mètres (sans les 9,50 mètres du massif), le tout pour un poids moyen supérieur à 25 000 tonnes en plongée2. Les sous-marins de la classe Typhoon sont déployé dans les années 1980 dans la marine soviétique, puis russe. La classe Typhoon compte six exemplaires construits et un exemplaire annulé. Ils étaient, pendant la période de la Guerre froide, le cauchemar des sous-mariniers américains : rapides (25 nœuds en plongée), ils étaient à leur état neuf d’un silence presque parfait.
Il ne reste, en 2013, qu’un seul exemplaire en état de service, le TK-208 Dmitri Donskoï, utilisé pour des tests du missile R-30 Boulava. Bien que redoutable à l’époque de l’URSS, cette classe de SNLE soviétique (puis russe), est en passe d’être remplacée par les nouveaux SNLE de la classe Boreï.
Dans le début des années 1970, les États–Unis lancent un programme de recherche ambitieux pour se doter d’un nouveau missile (le Trident) à propulsion par carburant solidifié d’une portée de plus de 7 000 km. Par la même occasion, ils créent donc un nouveau type de SNLE pouvant emporter 24 exemplaires de ce nouveau missile, la classe Ohio, 18 exemplaires sont au total construits sur les 34 prévus. Ces nouveaux vecteurs de dissuasions surpassent de loin les projets 667A-AM et 667B-BD (Yankee I et II puis Delta I et II). Les dirigeants de l’Union soviétique demandent alors à leurs industries de fournir une réponse adéquate à cette nouvelle menace pour l’Union soviétique.
Les données techniques et tactiques spécifiées dans le cahier des charges pour le nouveau sous-marin lanceur d’engin Projet 941 « Akula », sont proposées au parti en décembre 1972. Un an plus tard, le 19 décembre 1973, le projet 941 est adopté par décret et un nouveau missile est mis en chantier. Le projet sera développé par le Bureau central d’études Rubin sous la gestion du concepteur général L.D. Spassky, sous la direction directe du concepteur en chef Sergueï Nikititch Kovalev (ru) et la supervision de V. N. Levachov, chef de la marine.
Le développement de ces nouveaux missiles stratégiques navals est confié au concepteur en chef V. P. Makeeva en 1971. Le travail sur les D-19 (version terrestre) et les R-39 (RSM-52) (version marine) commence en 1973. Les Soviétiques savent que les Américains ont une avance technologique importante dans la construction des missiles à ergols solides (beaucoup d’entre eux s’inquiètent de l’avance indéniable de la technologie américaine dans ce domaine).
Le cahier des charges du Projet 941 se profile. Le futur sous-marin doit pouvoir se faufiler sous les glaces de l’Arctique, percer des épaisseurs de plus de 2,5 m de glace, tirer ses missiles en plongée et en surface, disposer d’une importante capacité de détection hydro-acoustique. Le sous-marin K-153 (classe Golf) est modifié en 1976 en projet 619 GOLF V afin de mener une série intensive de tests conduisant à l’acceptation, en 1984, par la marine, du missile R-39 (SS-N-20 Sturgeon).
Comparaison des missiles mer-sol R-29, R-29RL, R-39, R-29RM, JL-1 et JL-2 (Chine)
Les Soviétiques savent que, pour le nouveau projet 941, le silence, donc l’invulnérabilité, constitue une donnée capitale. En effet, grâce à de l’indiscrétion de la part de quelques marins de l’US Navy et de leurs familles, ils savent que les Américains arrivent sans trop de problèmes à traquer pendant de longues périodes les SNLE soviétiques de la classe Yankee. Par ailleurs, ils savent aussi que les barrières SOSUS ont été renforcées et qu’elles permettent aux Américains d’estimer les routes tactiques que vont emprunter les sous-marins sortant des ports de la mer Blanche ou de la mer Baltique. Il devient alors nécessaire d’opérer des ajustements dans la doctrine nucléaire de l’Union soviétique. Deux axes majeurs sont proposés :
augmenter les portées des missiles stratégiques afin de rapprocher au maximum les zones de patrouilles des SNLE des eaux territoriales de l’Union soviétique ;
lancer la troisième génération de SNLE et de SNA, plus rapide, plus silencieuse.
Il semblerait que l’Union soviétique était plus intéressée par une doctrine défensive que ce que les États-Unis ont voulu faire croire. En effet, le nombre de missiles stratégiques navals répond pratiquement à un ratio de un pour trois, ce qui portait à plus de 3 000 têtes nucléaires américaines embarquées dans la flotte de leurs SNLE à la fin des années 1980.
Quelques 1 219 personnes vont travailler sur la construction de TK-208, plus de 1 000 entreprises vont être mises à contributions pour la fournitures des pièces, des ensembles et des éléments de conception du projet.
Lorsque le projet fut décidé, Léonid Brejnev déclara lors du XXVIe Congrès du PCUS : « Les Américains viennent de lancer leurs sous-marins Ohio et leur missiles Trident ! Nous leur répondrons avec notre Typhoon ! ».
Selon certains, Brejnev aurait volontairement nommé le projet « Akula » Typhoon afin de dérouter les Occidentaux sur les projets des sous-marins de troisième génération, pour d’autres, l’erreur proviendrait d’une mauvaise interprétation d’un discours de Brejnev par les Américains.
Le concept des sous-marins de classe Akula/Typhoon consiste en deux coques internes de SNLE classe Delta IV (de 7,2 m de diamètre) juxtaposées. Cette disposition s’apparente à celle d’un catamaran. Il y a deux capsules de sauvetage pouvant accueillir l’ensemble de l’équipage et elles sont installées de chaque côté du massif. La salle des torpilles et le PCNO servent de zones de jonction entre les deux coques. Chaque coque est en liaison avec l’autre par des coursives de jonction. Avec un total de 19 compartiments étanches, les zones vie et opérationnelles sont clairement séparées. La coque épaisse du PCNO et celle de la salle des torpilles sont réalisées en alliage de titane pour plus de résistance et de discrétion magnétique grâce au savoir-faire accumulé depuis les 661 et projet 705. Les barres de plongée avant s’escamotent dans la coque tandis que la forme des barres arrières a été étudiée pour augmenter la stabilité du sous-marin.
Contrairement à ce que pensaient les Américains, les Soviétiques ont développé une technique d’écoute sonar similaire à celle présente sur les Ohio grâce aux ALR (Antenne linéaire remorquée) permettant ainsi au Typhoon de traquer les sous-marins au-delà des perturbations provoquées par son sillage (bafle), rendant ce sous-marin beaucoup moins sourd que les SNLE de génération précédente.
Dans ce sous-marin, les locaux vie ont été pensés pour le bien-être de l’équipage (finies les installations rustiques des projets 658). Cabines spacieuses pour les officiers, bania (bain traditionnel russe composé d’un bain de vapeur et d’une petite piscine), salle de détente avec télévision et air climatisé, salle pour fumeurs, sauna, solarium, petite boutique, salles de sport, etc. Le projet 949A a lui aussi bénéficié de ce même genre d’aménagement pour l’équipage. Ce qui permet à celui-ci de garder toute son efficacité durant les missions de longue durée (plus de 90 jours).
Bien que le cahier des charges soviétique ait prévu des missions de longue durée (plus de 120 jours), les missions de plus de deux mois ont été rares, probablement pour des raisons de logistique. Néanmoins, les cycles opérationnels des sous-marins de la classe Typhoon sont remarquables. Il faut noter cependant qu’au moins un Typhoon a effectué une mission de plus de trois mois à la mer sans interruption, un échange d’équipage et un réapprovisionnement ayant été réalisés à partir d’un brise-glace qui avait rejoint le sous-marin.
Ils emportent 20 missiles balistiques R-39 (RSM-52) (code OTAN : SS-N 20 Sturgeon) d’une portée de 11 000 km. Le R-39 (RSM-52), missile mer-sol, possède 10 têtes indépendantes (chaque tête peut atteindre une cible différente). La puissance unitaire de ces têtes est de 100 kilotonnes (environ six fois la bombe atomique d’Hiroshima, Little Boy).
Les missiles sont logés à l’avant du massif, ce qui en fait un sous-marin unique, car tous les autres types de SNLE emportent leurs missiles sur l’arrière.
De nombreuses modifications ont été apportées au cours de la vie opérationnelle des six sous-marins : modifications des systèmes acoustiques, installation d’un dispositif de correction astrale sur les missiles, modification des conduites de tir, amélioration du système de navigation par satellite GLONASS pour le tir multi-cibles (Projet 941-U).
Les dernières grandes modifications ont été apportées par la version 941-UM dont seul le TK-208 Dmitry Donskoï aura bénéficié. Début 2010, il est prévu que les Borey remplacent définitivement les derniers Typhoon en 2017.
Encore aujourd’hui le projet 941 est doté de systèmes qui n’ont pas à rougir face à leurs équivalents occidentaux (c’est encore plus vrai à la suite de la refonte du TK-208 Dmitri Donskoï). Afin de rendre la partie nucléaire du sous-marin plus compacte et faciliter sa maintenance, il fut décidé d’utiliser deux réacteurs à eau pressurisée VM-5 du réacteur nucléaire -650 d’une puissance unitaire de 190 MW.
Deux turbines à vapeur permettent d’assurer la propulsion du sous-marin. L’ensemble de la structure supportant les machines a été placée sur vérins et berceaux afin de réduire le bruit et les vibrations transmis à la coque. Le protocole de sécurité des réacteurs a été revu à la hausse, à la demande des autorités (contrôle du niveau d’énergie, triple système de secours, bouclier anti-radiations). Quatre turbo-générateurs autonomes de 3 200 kW unitaires assurent la fourniture d’énergie électrique, et deux diesel-alternateurs DG-750 peuvent prendre la relève en cas de panne. Deux propulseurs électriques de 750 kW, un au centre à l’arrière et un à l’avant tribord permettent d’assurer le déplacement latéral. À la création du projet 941, beaucoup d’efforts ont été déployés pour augmenter sa discrétion acoustique, notamment par une insonorisation accrue de toutes les parties du sous-marin (y compris les cuisines et les toilettes). Il en résulte, selon certains analystes, un niveau acoustique semblable aux Ohio américains.
Le projet 941 est équipé d’un système de combat tactique Omnibus-941, permettant la fusion des données des divers senseurs du bord. Il dispose aussi d’une nouvelle centrale inertielle Simfonya, d’un sonar de coque actif/ passif MGK-500 Skat KS comportant notamment quatre antennes latérales, et pouvant assurer la poursuite simultanée de 12 pistes, d’un sondeur des glaces MG-518 Arfa, d’un sonar anti-mines MG-519 Sever, d’un radar de veille surface MRKP-58 Buran, d’un système de surveillance vidéo externe MTK-100, de deux périscopes (attaque et veille), de deux ALR (antenne linéaire remorquée) de plus de 150 m chacune permettant la réception radio sous la surface. Cet équipement est complété par deux antennes sonars linéaires remorquées(seulement sur les TK-208, TK-17 et TK-20).
Le sous-marin emporte 20 missiles R-39 pouvant être lancés jusqu’à une profondeur de 55 mètres, avec un intervalle très court (inférieur à 70 secondes selon certains analystes), sans limitation engendrée par l’état de la mer ou de la météo. La portée dépasse les 10 000 km. Chaque missile emporte 10 têtes nucléaires de 100 kt chacune, avec un système inertiel d’entrée dans l’atmosphère. Elles présentent un Cercle d’Erreur Probable (CEP) de 500 m. L’armement des sous-marins de la classe Typhoon comprend aussi 6 tubes lance-torpilles de 533 mm, avec système de chargement rapide. La plupart des armements sous-marins de ce diamètre peuvent être lancés (torpilles, missiles ASM…).
La fabrication des sous-marins de la classe Typhoon a eu lieu au chantier no 402 Sevmach de Severodvinsk. Elle n’a pu se faire qu’après la construction du plus grand dock couvert au monde, établi à plus de 800 mètres de l’accès à la mer afin d’induire en erreur l’espionnage par satellite. À la fin de la construction du premier Typhoon, une armada d’engins de terrassement a creusé en un temps record un canal par lequel le sous-marin a été tracté jusqu’au port lui-même.
Le premier sous-marin de classe Typhoon a été lancé le 12 décembre 1981. Chaque nouvelle unité a bénéficié d’améliorations technologiques. Leur coût exorbitant a engendré des discussions très vives. Il a donc été décidé de limiter à 7 puis 6 exemplaires le nombre d’unités. Le coût du programme n’a pas été le seul élément qui a mis en péril l’avenir du projet 941 : sa taille gigantesque et inhabituelle a également engendré de très grosses difficultés d’organisation et d’intendance. Cette taille l’empêchait de rejoindre les ports stratégiques de la mer Blanche. Entretenir et gérer ces engins et leur armement est très délicat et a nécessité la création d’infrastructures colossales que beaucoup estimaient inutiles.
Les six sous-marins de la classe Typhoon ont été regroupés dans une des divisions de sous-marins de la flotte du Nord. Leur base se trouve à la baie Nerpichia à la base navale de Zapadnaïa Litsa : elle a entièrement été reconfigurée en 1977 pour accueillir le centre de commandement stratégique de la division des Typhoon. De nouveaux quais ont été installés et la base a aussi été dotée d’un véhicule de transport des missiles R-39, ainsi que d’un complexe de maintenance courante (dock flottant) et de bâtiments hébergeant les équipes de maintenance à terre.
Comme les sous-marins occidentaux, chaque sous-marin de la classe Typhoon est armé par deux équipages. Les Typhoon ont le plus haut rendement de la Flotte du Nord. En effet à l’époque où les six Typhoons étaient opérationnels, il y en avait toujours deux en permanence à la mer et chacun faisait en moyenne trois à quatre patrouilles de trois mois par an.
En 1989, la construction du septième Typhoon, le TK-210, est annulée et il est démantelé avant son achèvement. Pour certains, les problèmes financiers de la Russie ont été déterminants dans ce choix, pour d’autres ce sont les traités de désarmement bilatéraux SALT I et SALT II. Il est vrai que la situation politique de la Fédération de Russie entre 1990 et 2000 a laissé la Flotte du Nord dans un état déplorable, avec un budget de fonctionnement insuffisant pour assurer le maintien en condition opérationnelle de la flotte.
Pour les mêmes raisons, les TK-202 puis TK-12 et enfin TK-13 ont été retirés de la liste des bâtiments actifs de la marine. D’autant que leur missile, le R-39 était arrivé en fin de vie opérationnelle. Actuellement, deux d’entre eux ont été complètement démantelés et le troisième est désormais démantelé depuis mars 2009 avec des fonds américains et canadiens.
Le 21 mai 2013, la Russie a annoncée le retrait et démantèlement du TK-17 Arkhangelsk et du TK-20 Severstal. Seul restera en service le TK-208 Dmitri Donskoï, seul exemplaire modernisé à des fins d’essais de missiles balistiques.
Entre 2000 et 2010 environ, en prévision du désarmement des Typhoons, les chantiers naval Rubin ont planché sur leur refonte pour en faire des cargos minéraliers sous-marins qui auraient permis de désenclaver des sites miniers ou sidérurgiques dont les ports sont bloqués par les glaces plusieurs mois par an, en aménageant des terminaux accessibles sous la surface de la mer. Ces projets ne sont plus d’actualité.
TK-208 Dimitri Donskoï : entré en service en 1981, modifié en 2003 en Projet 941-UM, depuis 2005 plate-forme d’essai du SS-N-30 Bulava
TK-202 : entré en service 1983 et retiré en 1999
TK-12 Simbirsk : entré en service 1984 et retiré en 1996
TK-13 : entré en service 1985 et retiré en 2004
TK-17 Arkhangelsk : entré en service 1987 et retiré en 2013
TK-20 Severstal : entré en service 1989 et retiré en 2013
TK-210 : jamais terminé.
Cette classe de sous-marins a été rendue populaire par le film À la poursuite d’Octobre Rouge tiré d’un roman de Tom Clancy.
On retrouve également cette classe dans le cinquième volet de la saga Resident Evil.
Le Président V. Poutine a invité l’équipage du TK-17 pour ses 57 ans (7 octobre 2007).
L’eau des deux piscines est pompée directement en mer à une profondeur minimale de 250 m et elle est renouvelée toutes les six heures.
Type Sous-marin nucléaire lanceur d’engins
Longueur 170 m (TK-208, Tk-202, TK-13)
172,6 m (TK-12, TK-17)
173,1 m (TK-20)
Maître-bau 23,3 m
Tirant d’eau 11 m
Tirant d’air 17 m
Déplacement 21 500 t en surface, 48 000 t en plongée
Propulsion 2 réacteurs OK-650b de 190 MW chacun.
2 turbines à vapeur VM-5 d’une puissance totale de (73 500 kW) pour deux hélices de 5,40 m de diamètre
Puissance 100 000 cv
Vitesse TK-13 : 28 nœuds en plongée
TK-17 : 26,6 nœuds en plongée
TK- : 27,1 nœuds en plongée 13 à 14 nœuds en surface
Profondeur 400 m (opérationnelle) 600 m (destruction)
Armement 20 missiles mer-sol balistique stratégique R-39 (SS-N-20 Sturgeon)
8 missiles surface-air 9K310 / 9K38 (SA-14 Gremlin / SA-16 Gimlet)
6 tubes lance torpilles de 533 mm
22 missiles ASM porte-torpilles de 533 mm 83-R Vodopad et torpilles de 533 mm
40 mines marines
Rayon d’action 120 jours en mer, extensible à 160
Électronique 4 turbo-alternateurs de 3 200 kW unitaire 2 Diesel-alternateurs de secours DG-750 de 800 kW unitaire
Système de combat tactique : Omnibus-941
Radar de veille surface : MRKP-58 "Buran" Deux ALR VLF
Équipage Patrouille courante : 168 hommes (171 hommes sur TK-17 et TK-20)
Maximum : 179 hommes
Constructeurs Sevmash-Severodvinsk
A servi dans Marine soviétique Marine russe
Période de construction 1976 - 1989
Période de service 1981 - actuel
Navires construits 6
Navires prévus 7
Navires annulés 1
Navires en activité 1 en service en 2013
Navires démolis 3
sources wikipedia
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
Derniers commentaires
par ZIELINSKI Richard
par Kiyo
par Marc
par Marc
par Marc
par Marc
par vikings76
par Marie
par philou412
par Gueherec