mercredi 1er avril 2015, par
L’aube va se lever sur les terrains d’aviation de Gia-Lâm et de Bac-Mai, aux environs immédiat de Hanoi, au Tonkin. Plus de 1 800 Français et Vietnamiens sont prêts, tout équipés, les nerfs tendus, attendant de partir au combat. Avec eux, leurs trois chefs, les commandants Bigeard, Bréchignac et Souquet. Tous les trois sont des vétérans rôdés à la guerre d’Indochine.
Sur l’aire de départ, 67 Dakotas C47 sont alignés, leurs équipages prêts à décoller. Nous sommes le 20 novembre 1953.A quelque trois cents kilomètres de là, sous une pluie fine, un autre Dakota tourne au-dessus d’une vallée ensevelie dans la brume. Trois généraux sont à bord : Bodet, Décheaux et Gilles. Ils donneront bientôt l’ordre de départ aux trois bataillons de parachutistes qui attendent d’être largués sur un petit village tenu par le Vietminh. Ce village s’appelle Dien Bien Phu.Tout à coup, à 7 heures, le ciel s’éclaircit. L’ordre d’embarquer arrive aux troupes aéroportées. C’est le début de l’opération « Castor ». Bientôt, au-dessus de Dien Bien Phu, l’essaim des Dakotas remplit l’air de rugissements et des milliers de paysans thaïs lèvent des yeux étonnés. Les avions larguent leur chargement d’hommes et des centaines de parachutes blancs s’épanouissent dans le ciel bleu. Des soldats du Viet-minh se précipitent à leurs emplacements de combat. Sur la D.Z. (zone de saut) « Natasha », une compagnie viet à l’exercice a accroché d’emblée les hommes du 6’ bataillon de parachutistes coloniaux de Bigeard. La D.Z. est très vaste et la seule récupération des tonnes de matériel largué y devient difficile. Mitrailleuses, mortiers de 81 mm et appareils radio sont dispersés sur le sol. Beaucoup de ces derniers n’ont pas résisté au choc de l’atterrissage. Pis encore, un certain nombre de mortiers sont introuvables.
Plus au sud, sur la D.Z. « Simone », les hommes du commandant Bréchignac, du 2’ bataillon du régiment de chasseurs parachutistes, ont été lancés dans des conditions délicates et éprouvent des difficultés à se rassembler pour agir en unités constituées. Sans attendre ses renforts, Bigeard a quitté sa D.Z. pour attaquer, avec trois de ses quatre compagnies, le village de Dien Bien Phu que les troupes régulières du Vietminh défendent avec acharnement.
15 heures, le ler bataillon de parachutistes coloniaux du commandant Souquet, qui a sauté en renfort de Bigeard, arrive pour prendre part à l’action de nettoyage. Le 148e régiment vietminh recule en bon ordre et les habitants du village s’enfuient dans les montagnes. Les pertes françaises ne s’élèvent qu’à 13 morts et 40 blessés, ce qui confirme l’efficacité des attaques par surprise déclenchées par des unités aéroportées bien entraînées.
Le deuxième jour, 21 novembre, un second contingent de parachutistes saute dans la cuvette de Dien Bien Phu. Ce sont les légionnaires du 1er bataillon étranger de parachutistes et les hommes du 8’ bataillon vietnamien de parachutistes, avec leurs chefs : le lieutenant-colonel Langlais — qui se casse une jambe en touchant le sol — et le général Gilles, qui commande l’ensemble de l’opération.
D’importants ravitaillements en matériel sont largués maintenant sur la D.Z. « Octavie », mais l’un des bulldozers envoyés se désarticule en touchant le sol. Le 22 novembre, après l’arrivée d’un bataillon de troupes vietnamiennes fraîches, la garnison française compte 4 560 hommes. C’est le moment de commencer à organiser les travaux de défense de la position.
sources : Connaissance de l’histoire ed hachette 1982 article de Charles Meyer
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