lundi 28 septembre 2015, par
Les stragglers (en français « traînards ») est le mot anglais servant à désigner les soldats japonais de la guerre du Pacifique qui, après la capitulation du Japon d’août 1945 qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont continué à se battre. On les appelle en japonais zanryu nipponhei ( littéralement les « soldats japonais restants »).
contexte
Les raisons de la poursuite de la guerre sont soit un fort dogmatisme ou des principes militaires qui les ont empêchés de croire en une défaite, soit une ignorance de la fin de la guerre à cause de communications entre ces soldats et le Japon coupées lors de la stratégie du saute-mouton utilisée par les États-Unis.
Ces soldats ont continué à combattre les forces d’occupation puis plus tard la police, des années après la fin de la guerre. D’autres soldats japonais récalcitrants à la fin de la guerre se sont impliqués dans la guerre d’Indochine et la révolution nationale indonésienne pour libérer l’Asie de la présence occidentale, un des buts poursuivis par l’Empire du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale.
Teruo Nakamura, qui vivait sur Morotai en Indonésie et qui se rend en décembre 1974, est le dernier straggler confirmé.
Hiro Onoda, qui s’est rendu sur l’île de Lubang, Philippines, en mars 1974, avant-dernier straggler confirmé, est quant à lui, décédé en janvier 2014.
1945-1949
Le Capitaine Sakae Oba , qui dirige sa compagnie de 46 hommes dans une guérilla contre les troupes américaines après la bataille de Saipan, ne se rend que le 1er décembre 1945, trois mois après la fin de la guerre.
Le Major Sei Igawa s’engage dans l’armée Viet Minh comme officier d’état-major. Igawa est tué lors d’une bataille contre les Français en 1946
Le Lieutenant de marine Hideo Horiuchi s’engage comme Lieutenant Colonel dans l’armée de volontaires indonésienne. Horiuchi est arrêté par les troupes hollandaises le 13 août 1946 alors qu’il est soigné dans un village.
Le Lieutenant Ei Yamaguchi et ses 33 soldats refont surface à Peleliu fin mars 1947 en attaquant le détachement de Marines stationnés sur l’île. Des renforts sont envoyés avec un amiral japonais qui réussit à les convaincre que la guerre est finie. Ils se rendent finalement en avril 1947.
Le 12 mai 1948, l’AP rapporte que deux soldats japonais se sont rendus à des policiers de Guam.
Yamakage Kufuku et Matsudo Linsoki, deux mitrailleurs de la Marine impériale japonaise, se rendent à Iwo Jima le 6 janvier 1949.
Années 1950
Le major Takuo Ishii continue à combattre en tant que conseiller pour les Viet Minh et chef d’état-major. Ishii est tué lors d’une bataille par les soldats français le 20 mai 1950.
L’AP rapporte le 27 juin 1951 qu’un sergent de marine japonais qui s’était rendu deux semaines auparavant à Anatahan affirme que 18 autres soldats se trouvent encore sur l’île. Un avion de l’U.S. Navy qui suite à cela survole l’île voit en effet un groupe de huit ou neuf Japonais agiter des drapeaux blancs sur la plage. Cependant la Navy reste prudente car le sergent avait averti que les soldats étaient « bien armés et que certains avaient menacé de tuer tout le monde si quelqu’un envisageait de se rendre. Les chefs affirment que la guerre est toujours en cours. » La Navy envoie un bateau, le Cocopa, sur l’île dans l’espoir de récupérer quelques-uns ou tous les soldats sans incident. L’occupation japonaise de l’île inspirera le film Fièvre sur Anatahan.
Le soldat de première classe Yuichi Akatsu continue à combattre sur Lubang de 1944 jusqu’à sa reddition dans le village philippin de Looc (en) en mars 1950.
Le caporal Shoichi Shimada continue à se battre sur Lubang jusqu’à sa mort lors d’une escarmouche avec les soldats philippins en mai 1954.
Le lieutenant Kikuo Tanimoto devient conseiller et commandant Viet Minh. Tanimoto retourne au Japon en 1954 après l’indépendance du Viêt Nam.
Années 1960
Le soldat Bunzo Minagawa reste de 1944 jusqu’en mai 1960 sur l’île de Guam.
Le sergent Masashi Ito, supérieur de Minagawa, se rend quelques jours plus tard le 23 mai 1960 sur l’île de Guam.
Années 1970
Lieutenant Hiro Onoda
Le caporal Shoichi Yokoi, qui servait sous les ordres d’Ito, est capturé sur l’île de Guam en janvier 1972.
Le soldat première classe Kinshichi Kozuka aura tenu avec Hiro Onoda pendant 28 ans jusqu’à sa mort lors d’échanges de coups de feu avec la police philippine en octobre 1972.
Le lieutenant Hiro Onoda, qui reste sur l’île de Lubang de décembre 1944 jusqu’en mars 1974 avec Akatsu, Shimada et Kozuka, est relevé de ses fonctions par son ancien officier en mars 1974.
Le soldat Teruo Nakamura (Amis : Attun Palalin) est découvert par les forces aériennes indonésiennes à Morotai et se rend à une patrouille de recherche le 18 décembre 1974
Années 1980
L’Agence France-Presse rapporte en 1980 que le capitaine Fumio Nakahara vit toujours sur le mont Halcon (en) aux Philippines. Une équipe de chercheurs menée par Isao Mayazawa, un ancien compagnon d’armes de Fumio Nakahara, pense avoir découvert sa hutte. Cependant il n’y a aucune preuve que le soldat japonais ait survécu jusqu’en 1980.
sources wikipedia
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