lundi 1er juin 2015, par
Le 27 février, la Chambre française vote la reconnaissance de Franco et lui enverra un ambassadeur prestigieux : le maréchal Pétain. Les lingots d’or entreposés par la République à Mont-de-Marsan, ainsi que les objets d’arts, armes, munitions, flotte et véhicules espagnols seront remis au nouveau gouvernement dont la Grande-Bretagne, à son tour, et, la plupart des pays, à l’exception de l’U.R.S.S. et du Mexique, reconnaîtront la légitimité.
Cependant, Madrid tient toujours. Azana est en France où il a démissionné, le 27 février, par lettre signée à Collongessous-Salève. Le pouvoir est exercé par une junte de défense dirigée par le colonel Casado, qui prône la négociation avec Franco. Au contraire, Negrin, à Valence, est pour la résistance jusqu’au bout. Les communistes se groupent derrière lui. « Négrinistes » et partisans de la junte s’entre-tuent. Mais Franco rejette les propositions de Casado, qui, lui aussi, prend la fuite peu après Negrin, ainsi que Miaja, commandant militaire de Madrid depuis le début des hostilités. Madrid et Valence sont pris. A l’aube du 30 mars, l’Espagne entière est aux mains de Franco qui, le 1" avril 1939, publie de Burgos son dernier communiqué de guerre : « Aujourd’hui, l’armée des rouges est prisonnière et désarmée, les troupes nationales ont atteint leurs derniers objectifs. La guerre est terminée. »
Cette guerre terminée et gagnée par Franco ne l’aura été qu’au prix le plus élevé : 986 jours de combats sans merci, 600 000 morts, dont 300 000 dans les combats, 100 000 par exécution et 200 000 victimes de la maladie ou des bombardements, plus un demi-million d’exilés ; sans compter le coût de la guerre, évalué à une trentaine de milliards de pesetas. Bilan écrasant où n’apparaît pas cependant le plus cruel : la haine féroce qui a présidé aux combats et engendré d’inexpiables rancunes. Le Vae victis ! de Brennus n’a pas été un vain mot, lorsque le canon s’est tu, au soir de la guerre civile. Mais le temps a passé. Tandis que les républicains, vaincus plus encore peut-être par leurs divisions politiques que par les armes nationalistes, poursuivront dans l’exil leur lutte idéologique, Franco appliquera à l’Espagne malade sa thérapeutique sévère et préparera sa « monarchie instaurée ». Aujourd’hui, des équipes nouvelles s’apprêtent à exercer le pouvoir avec la volonté farouche de tout faire pour éviter une autre guerre civile ; ils répéteront avec les vieux : Nuestra guerra...
Sources : Article de Jean Descola Historia magazine 1970
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