dimanche 29 avril 2007, par
Une grande partie de l’action de la Commune fut de lutter contre l’offensive menée par les troupes du gouvernement de Thiers : les « Versaillais ».
Comme le prouve la correspondance télégraphique qu’il entretient avec Jules Favre qui négocie la paix avec les allemands, Thiers bénéficie de l’appui du chancelier allemand Bismarck. Il s’agit en effet de mettre au plus tôt fin aux hostilités entre la France et l’Allemagne, une des conditions étant le désarmement de Paris. Alors que la convention d’armistice n’autorise que 40 000 soldats français en région parisienne, Bismarck libère rapidement près de 60 000 prisonniers de guerre qui peuvent s’adjoindre aux 12 000 soldats dont dispose Thiers. Le 1er avril, Thiers avoue à l’Assemblée nationale qu’il met sur pieds « une des plus belles armées que la France ait possédée ». Les Versaillais seront 130 000 au début de la Semaine sanglante.Ces soldats d’une armée de métier (service de 7 ans) sont surtout issus du milieu paysan. Les conseils de révision écartent la plupart les jeunes gens des villes pour "déficience physique", en raison des conditions de travail que l’industrie de l’époque impose aux jeunes ouvriers, malgré la loi de 1841 sur le travail des enfants. Ils sont commandés par le vaincu de Sedan, le maréchal de Mac-Mahon. En « banlieue » nord et est de Paris, qu’ils contrôlent, les Allemands laissent passer les troupes versaillaises qui veulent contourner Paris. De plus les Allemands, par convention avec le gouvernement Thiers, occupent le Chemin de fer du Nord, établissent un barrage de troupes de la Marne à Montreuil et massent 80 canons et 5000 soldats près de la Porte et du fort de Vincennes (tenus par les Communards) bloquant ainsi la sortie par l’Est de la capitale.
Face à cette armée nombreuse, expérimentée et bien armée, la Commune dispose des hommes de la Garde nationale. Depuis la Restauration, tous les hommes de 25 à 50 ans pourvus de leurs droits politiques en font partie. Les armes sont fournies par l’Etat, mais l’habillement reste à la charge du garde. À Paris, le recrutement se fait par arrondissement. Dans les limites communales le service est gratuit, mais le garde reçoit une solde s’il sert au-delà. Sous le Second empire tous les hommes mariés de 25 à 50 ans sont enrôlés. Le 12 août 1870, le gouvernement réorganise 60 bataillons. Les quartiers bourgeois de Paris (l’ouest et le centre de la capitale) en fournissent plus des trois quarts. Début septembre le gouvernement de la Défense nationale en crée 60 autres, fin septembre il y a 254 bataillon ! Les nouvelles créations sont au trois quarts issues des quartiers populaires de l’Est parisien(Xe, XIe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements). On peut y voir l’influence du siège de Paris par les Allemands qui ranime la fibre patriotique des Parisiens, mais aussi l’espoir de toucher la solde, devenue le seul revenu des familles ouvrières touchées par le chômage consécutif au blocus de Paris par les Allemands. Le 5 avril la Commune décrète la mobilisation comme volontaires des jeunes gens de 17 à 19 ans et en service obligatoire des célibataires et hommes mariés de 19 à 40 ans. Ces hommes n’ont pratiquement pas d’expérience militaire et s’ils sont animés d’une ardeur républicaine sont assez réticents à la discipline et souffrent, malgré quelques exceptions remarquables (Dombrowski, Rossel), d’une insuffisance du commandement (les officiers sont élus plus sur leurs convictions que sur leurs capacités à diriger des soldats). En théorie la Commune dispose de près de 194 000 hommes de troupe, sous-officiers et officiers (nombre publié par le Journal officiel de la Commune le 6 mai).En fait les combattants sont moins nombreux. Les estimations vont de 10 000 (Camille Pelletan) à 41 500 (Cluseret, délégué à la Guerre, le 5 avril). On peut les estimer à 25-30 000 début avril et moitié moindre à la mi-mai. L’hémorragie peut s’expliquer par le fait que beaucoup d’inscrits ne le sont que pour la solde et restèrent spectateurs pendant les combats ; sans compter ceux qui périrent dans les opérations militaires contre les troupes versaillaises.
sources wikipedia
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Messages et commentaires
1. Le gouvernement de Versailles contre la Commune de Paris , 1er avril 2012, 21:33, par anonyme
Commune de Paris (1871)
Répondre à ce messageLa Commune de Paris, du 26 mars 1871 jusqu’à la « semaine sanglante » (21 - 28 mai), désigne une période révolutionnaire à Paris, qui, contre le gouvernement, issu de l’Assemblée nationale qui vient d’être élue, établit une organisation ouvrière comme organisatrice de la ville, et gouvernement prolétarien. Dans plusieurs autres villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Toulouse, Narbonne, Grenoble, Limoges) des communes sont proclamées à partir du 3 mars 1871, mais elles furent toutes rapidement réprimées. Pour Karl Marx, c’est la première insurrection prolétarienne autonome