la seconde guerre d’Indochine
vendredi 11 janvier 2019, par
En 1860, le Vietnam devient un territoire français. L’Indochine française s’étend du Laos au Cambodge, en passant par le Vietnam, et permet à la France d’asseoir une puissance économique mondiale. Elle y exporte les mêmes systèmes qu’à la métropole et, progressivement, la population française s’expatrie. En plus de bénéficier de certains intérêts économiques, comme le riz, le café, le poivre, le thé ou encore le charbon, cette colonie située en Asie permet d’accéder au marché chinois. Mais après les bouleversements de la Seconde Guerre mondiale, et l’affaiblissement de la métropole, l’Indochine restera-t-elle française ?
Le 2 septembre 1945, jour officiel de la fin de la guerre, Hô Chi Minh proclame l’indépendance du Vietnam. Séduit par les idées de Marx et de Lénine, ce dernier lance la lutte pour l’indépendance en 1946, car les Français refusent de renoncer à leur colonie. S’inscrivent dans la guerre froide à la fois conflit de décolonisation et guerre civile à l’intérieur du Vietnam tandis que la France, décidée à ne pas respecter l’accord, bombarde Haiphong le 23 novembre 1946. Cette attaque provoque des milliers de victimes, ainsi que la guerre d’Indochine.
La bipolarisation du pays implique les puissances mondiales. Le pays est fendu le long du 17e parallèle. Alors que la Chine communiste s’empare du pouvoir, les Etats-Unis prennent position du côté de la France, convaincus que l’Union soviétique a une stratégie d’expansion : c’est le début du maccarthysme, autrement dit « la chasse aux sorcières ». Comme ce sera le cas en Corée, le Vietnam du nord est communiste tandis qu’au sud, c’est un régime capitaliste qui prend les devants. Jusqu’en 1954, l’armée française dirigée par le général Leclerc tente de résister à cette lutte pour l’indépendance, mais sans succès. Le 7 mai, les derniers soldats français sont faits prisonniers. C’est là qu’interviennent les Etats-Unis.
Jack Kennedy devient président des Etats-Unis en 1961. Selon lui, une grande partie de la guerre froide repose sur le Vietnam. C’est pourquoi il y envoie encore davantage de soldats et de matériels de guerre, qui continueront de s’accentuer sous la présidence de Lyndon Johnson. Le Cambodge et le Laos seront ainsi mêlés au conflit. Malgré le grand nombre de soldats américains, et la puissance de leurs armes -beaucoup de bombes sont larguées-, les populations locales tiennent bon, et la résistance déstabilise les Etats-Unis. En outre, le parti communiste ne se prive pas d’aider les forces vietnamiennes, alors que le président américain fait tout pour lutter contre son expansion. Truman, successeur de Kennedy, parlera même de la « théorie des dominos », traduisant l’envahissement des pays les uns après les autres par le communisme. De 1965 à 1975, la guerre fait rage.
1970 : les Etats-Unis envahissent le Cambodge afin de détruire les guérillas du parti communiste. Il n’y a plus de limite pour tenter de l’arrêter : les bombardements se succèdent sur les villages vietnamiens, s’acharnent, massacrent et condamnent tout le pays avec leurs armes chimiques. Destinés initialement à détruire les récoltes ennemies, les herbicides attaquent rapidement la santé des habitants. Depuis les débuts du conflit, l’agent orange, produit très toxique utilisé par les Américains, enclenche grand nombre de malformations congénitales chez les enfants dont les parents ont été touchés, ainsi que de morts néonatales et de cancers. L’intoxication persistera dans les générations à venir.
Si l’on parle de guerre civile, c’est qu’il y a confrontation entre le Vietnam du nord, adhérant au parti communiste, et le Vietnam du Sud soutenu par la plus grande puissance mondiale, et dirigé par Ngo Dinh Diem. Ce dernier meurt assassiné en novembre 1963. Depuis que les Américains ont mis fin au nazisme, ils sont considérés comme « le peuple de la liberté ». Pourtant, lors de cette guerre, ils perdront ce statut et prendront à la place celui d’impérialistes s’acharnant sur un petit peuple qui ne réclame que son indépendance. Si la guerre continue, c’est parce que les Etats-Unis se refusent à abandonner le Vietnam aux mains des communistes, tout en ne voulant plus de cette guerre où nombre de leurs soldats partent se faire laminer.
Le 30 avril 1975, les troupes Nord-vietnamiennes envahissent Saigon, qui devient aussitôt Hô Chi Minh-Ville. Le Vietnam se voit réunifié, et l’Indochine sous régime communiste. Elle comprend alors le Laos et le Cambodge.
SOURCES : KASPI, André, Vietnam : le cancer américain, l’histoire n°42
Drames et déchirures, in les collections de l’histoire n°23
Indochine, 1946-1975 : la plus longue guerre du siècle, in l’Atlas histoire du monde diplomatique
GAILLARD, Saigon est tombé… & JOURNOUD, Pierre, Retour sur la guerre chimique au Vietnam, l’histoire n°263
T. QUEMENEUR, C. BÉGAUD, E. LAFON, L. Pitti, Guerre froide et décolonisation : la guerre d’Indochine, in 100 fiches d’histoire du XXe siècle
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