mercredi 5 septembre 2007, par
Erich Ludendorff, né le 9 avril 1865 à Kruszewnia près de Posen en Prusse (aujourd’hui Poznań en Pologne), mort le 22 décembre 1937 à Tutzing en Bavière, fut général en chef des armées allemandes pendant la Première Guerre mondiale, de 1916 à 1918. Il soutint activement le mouvement nazi dans ses débuts (années 1920), avant de s’en détourner, tout en conservant des opinions d’extrême-droite.
Ludendorff était "Erich Ludendorff" et non pas "Erich von Ludendorff" ; seule sa mère, Klara von Tempelhoff, était la fille d’une grande famille de Junkers.
Erich Ludendorff, alors âgé de 18 ans, gagna ses galons d’officier et servit dans l’infanterie avant d’être appelé à rejoindre, dès 1894, le Generalstab (entité pouvant être comparée aux états-majors actuels).
Militariste convaincu, Ludendorff aimait à dire que la paix n’était en fait qu’un intervalle de temps entre deux périodes de guerres : cette devise l’amena à participer activement à l’élaboration du plan Schlieffen pour l’invasion de la France.
À peine le conflit est-il engagé, que Ludendorff est nommé au poste de Generalquartiermeister à la seconde armée de von Bülow. L’objectif de cette seconde armée est de mettre en œuvre ce qui avait été décidé par le plan Schlieffen, à savoir la prise des forts de Liège afin de s’ouvrir la route du territoire français.
Après le succès de l’opération, Ludendorff fut rappelé à l’OHL (Oberste Heeresleitung ou "Commandement suprême de l’armée de terre") aux côtés de Paul von Hindenburg - ce qu’on appellera le "troisième OHL" - qui remplacera Falkenhayn comme chef suprême de l’armée allemande en août 1916.
Après la victoire de Tannenberg (26-30 août 1914) sur la IIe armée du général Alexander Samsonov, Ludendorff fut nommé Generalquartiermeister de Hindenburg : inséparables, ils allaient peu à peu devenir les véritables décideurs de l’Allemagne, reléguant le Kaiser Guillaume II dans un rôle de faire-valoir.
Face à la supériorité maritime britannique, Ludendorff sera l’apôtre de la guerre totale en utilisant à outrance sa flotte sous-marine : les très nombreuses catastrophes maritimes provoquées par cette arme, envoyant de multiples navires civils, comme le Lusitania par le fond, amèneront les États-Unis à entrer en guerre.
En 1917, Ludendorff sera un des principaux acteurs qui négocieront le Traité de Brest-Litovsk avec la Russie révolutionnaire.
Les forces allemandes pouvant être retirées du front Est, Hindenburg et Ludendorff décidèrent alors de planifier une vaste offensive pour le printemps 1918 : l’échec de ce plan combiné à l’arrivée des troupes américaines, finiront de convaincre les deux décideurs que la guerre ne pouvait plus être gagnée.
Le couple Hindenburg / Ludendorff admit que l’armistice était devenu inévitable, avis que le Reichstag partageait. Ludendorff dut démissionner de son poste en octobre après la parution de déclarations qui exprimaient une volte-face sur le choix d’avoir signé l’armistice.
Après l’armistice, Ludendorff s’expatria en Suède où il écrivit des ouvrages sur la tactique militaire et d’autres, plus politiques, dénonçant le sabordage de l’Allemagne par le pouvoir politique alors dominé par le SPD. Ce fut l’un des grands propagandistes de la fameuse thèse du coup de poignard dans le dos (Dolchstoßlegende) selon laquelle l’armée allemande, invaincue sur le terrain, aurait été trahie par les politiciens de l’arrière.
Lorsqu’en 1920, Hitler commença à faire de nombreux émules, Ludendorff retourna en Allemagne et prit part au putsch de la brasserie, coup d’état raté de 1923. Dès 1924, il fut élu représentant au Reichstag avec l’étiquette du parti nazi.
En 1925, Adolf Hitler, cherchant à le déconsidérer, le poussa à se présenter dans une élection où il savait qu’il n’aurait aucune chance. Résultat : avec le score ridicule de 1,1% des voix au premier tour, Ludendorff perdit l’élection présidentielle, remportée par son ancien supérieur, Paul von Hindenburg. « C’est parfait. confiera Hitler à l’un de ses proches, Nous lui avons porté le coup de grâce. » Ludendorff ne se remit jamais de sa défaite. Emporté dans un délire de la persécution, il fonda avec sa femme Mathilde (elle aussi passablement illuminée) le Tannenbergbund, une secte völkisch rejetée par les idéologues nazis eux-mêmes. La secte existe toujours sous le nom de Bund für Gotteserkenntnis ; les tenants de la secte sont d’ailleurs parfois appelés Ludendorffer.
Considérant que son ancien allié était devenu gênant pour le mouvement nazi, Hitler l’accusa en 1927 d’être franc-maçon. Complètement marginalisé, le vieux général se retira de la vie politique en 1928.
En apprenant que son ancien collègue, le maréchal-président Hindenburg, venait d’appeler Hitler à la chancellerie le 30 janvier 1933, Ludendorff lui adressa une lettre étonnamment prophétique : "Et moi, je vous prédis solennellement que cet homme exécrable entraînera notre nation vers des abîmes de déshonneur (...). Les générations futures vous maudiront dans votre tombe pour ce que vous avez fait." (cité par Ian Kershaw, Hitler, t. I, Flammarion, 2000)
Erich Ludendorff est mort le 22 décembre 1937 à l’âge de 72 ans après avoir rejeté l’offre d’Hitler lui proposant, en 1935, de l’élever à la dignité de maréchal.
sources wikipedia
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