jeudi 26 avril 2007, par
Prince de Canino (Ajaccio, 21 mai 1775 - Viterbe, 29 juin 1840).
Lucien Bonaparte, (né Luciano Buonaparte, Ajaccio, 21 mars 1775, - Viterbe, 29 juin 1840), prince de Canino et de Musignano, est le second des frères de Napoléon Bonaparte. Fils de Charles-Marie Bonaparte et de Maria-Létizia Ramolino. Il eut douze enfants de son second mariage dont : Pierre Bonaparte (1815-1881), Charles-Lucien Bonaparte (1803-1857) prince de Canino et Louis Lucien Bonaparte.
Comme tous les garçons Bonaparte, il fait ses études sur le continent, à Autun, puis à Brienne où il croise son illustre frère. Mais il renonce à la carrière des armes pour celle de l’église et entre au séminaire d’Aix-en-Provence. Revenu en Corse, il continuait dans cette voie quand la Révolution française va bouleverser sa vie. Il a 15 ans et s’enthousiasme pour les idées nouvelles, il devient secrétaire particulier de Pascal Paoli, mais en 1793, à la mort de Louis XVI, Lucien, devenu jacobin se brouille avec Paoli et ourdit contre lui un complot qui échoue et qui provoque le bannissement de Corse de toute la famille Bonaparte. Réfugié à Saint-Maximin, il y épouse Christine Boyer, la fille de son aubergiste en 1794. Jacobin (il prend le nom de Brutus, en hommage au personnage de la Rome antique qui assassina Jules César pour "sauver la République"), ami de Robespierre, il est victime de la répression à la chute de ce dernier et est emprisonné un temps. Grâce à son frère devenu général, il obtient un poste de commissaire des guerres à l’armée du Nord une fois l’agitation de Thermidor retombée.
Il vient à Paris, fréquente Barras, la montée en puissance de Napoléon lui est favorable. Il entame une carrière politique dans le sillage de son frère mais souhaite se consacrer à sa région d’origine. Député aux Conseil des Cinq-Cents pour la Corse en 1798, il en était président le jour du 18 brumaire et avait avec Sieyès activement préparé le coup d’État mais n’en tira que peu de profit.
Il fut, en tant que député, membre de la commission chargée de proposer une loi répressive des délits de la presse, antécédent historique à la liberté de la presse, ladite presse étant, à l’époque, placée sous la surveillance de la police par la loi du 19 fructidor de l’an V.
Il devient ministre de l’Intérieur sous le Consulat à partir du 24 décembre 1799, mais il fait de l’ombre au Premier Consul qui l’envoie pendant un an ambassadeur en Espagne ; il y fit prévaloir l’influence française contre le parti britannique et regagna par là les bonnes grâces du premier consul, malgré avoir touché plusieurs pots-de-vins des Espagnols et des Portugais. De retour en France, il est membre du Tribunat en 1802 mais finalement, sa mésentente avec Napoléon le fait s’écarter de la course au pouvoir, il accepte cependant un mandat de sénateur.
Sa première femme meurt en couches en 1800, le laissant père de deux enfants. Il se remarie avec une veuve, Alexandrine de Bleschamp veuve de M. Jouberthon, qui vient de lui donner un fils en 1803, Charles Lucien, union qui provoque la fureur du futur empereur et force Lucien à partir à Rome, à se retirer auprès du pape Pie VII, dont il s’était concilié l’amitié en 1801 en soutenant le Concordat. En 1804, il ne récolte rien des honneurs et promotions du sacre impérial. Il se fixa près de Viterbe dans la terre de Canino, que le pape érigea pour lui en principauté. La réconciliation ne se fait pas avec Napoléon, si bien que Lucien veut partir aux États-Unis. En 1810, c’est au cours de cette traversée qu’il est arrêté par les Britanniques et emprisonné jusqu’en 1814. En exil à Rome depuis mai 1814, il est fait prince de Canino le 31 août de cette année parle pape Pie VII.
Il apprend en 1815 le retour de Napoléon de l’île d’Elbe et décide immédiatement de rentrer en France. L’empereur accepte de le recevoir et ils se réconcilient. Il est cette fois reconnu prince de France, couvert d’honneurs et nommé pair de France. La chute définitive de Napoléon après Waterloo l’oblige à retourner à Rome, étant proscrit sous la Restauration. Il sera fait prince de Musignano le 21 mars 1824 par le pape Léon XII, mais il mourra en exil comme simple particulier en 1840.
Parallèlement, Lucien s’intéressait beaucoup à la vie littéraire et écrivit lui-même quelques ouvrages, ce qui lui valut un fauteuil en 1803 à l’Académie française. Il était aussi un assidu du salon de Mme Récamier. Il composa deux poèmes épiques : Charlemagne et La Cyrnéïde ou la Corse sauvée. Il avait été admis à l’Institut, et fut un des premiers protecteurs de Pierre-Jean de Béranger.
* La Tribu indienne, ou Edouard et Stellina, roman, Paris 1799 (trad. en anglais et en allemand)
* Charlemagne ou l’Église sauvée, poème épique en 24 chants, Paris 1815 (traduit en anglais)
* La Cyrnéïde ou la Corse sauvée, 12 chants, Paris 1819
* Aux citoyens français membres des colléges electoraux, Le Mans 1834
* La vérité sur les Cent-Jours, Paris 1835
* Mémoires de Lucien Bonaparte, prince de Canino, écrits par lui-même, Paris 1836
* Mémoire sur les vases étrusques, Paris 1836
* Le 18 Brumaire, Paris 1845
sources wikipedia
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