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A la gauche de la 9’ compagnie, le lieutenant Jordy, commandant la 11’ compagnie, a découvert de l’autre côté du Rio Secco, l’entrée du ravin qu’il avait repéré la veille avec le commandant Gandoët et qu’on appelle déjà le « ravin Gandoët ». C’est une cheminée dans une falaise à pic, mais dont les flancs protègent. Jordy s’y enfonce tirant à lui toutes ses sections groupe par groupe.
Montée pénible en raison de la forte dénivellation, et les hommes sont rapidement harassés et transformés en bêtes de somme par le poids des armes et les munitions supplémentaires, y compris des obus de mortier pour alimenter leur bataille.

Au petit jour, on débouche en terrain libre et Jordy cherche à reconnaître ses objectifs dans l’horizon qui se découvre peu à peu devant lui : ils sont là à portée de la main. A ce moment, il est rejoint par deux sections de la 10eme compagnie réservée que lui envoie le commandant Gandoët.
Le sous-lieutenant Bouakaz commande une de ces sections. C’est un ami d’El Hadi dont il a appris la mort dans la nuit. Il se fait montrer le piton appelé « sans nom » qui précède la crête impressionnante 862, objectif du bataillon, facilement reconnaissable.

Il revendique immédiatement l’honneur d’y arriver le premier et, pour ce faire, il va tenter d’abord, par un mouvement débordant, de prendre pied sur le mamelon sans nom. Mais déjà l’alerte est donnée et les défenseurs sont sur le qui-vive. Des casemates doivent être neutralisées à la grenade et le sous-lieutenant Bouakaz est tué en mettant le pied sur le mamelon sans nom. Cette perte galvanise les tirailleurs qui se lancent à l’assaut de la cote 862 en emmenant le cadavre du sous-lieutenant Bouakaz qui avait fait le serment d’y arriver le premier.