samedi 31 mars 2007, par
Pour attaquer l’Angleterre, la Luftwaffe a ressemblé 1800 bombardiers et 1 000 chasseurs dans 3 flottes aériennes : la Luftwaffe V, basée en Norvège (qui doit lancer des opérations de diversion dans le nord-est), la Luftwaffe II, basée en Hollande, en Belgique et en France au nord de la Seine, et la Luftwaffe III, basée en Bretagne et en Basse-Normandie. Le meilleur chasseur allemand est le Me-109, mais son rayon d’action est trop court (il ne peut demeurer que 10 minutes au-dessus de Londres) aussi les Allemands prévoient-ils de faire assurer la protection de leurs bombardiers par le Me-110. Celui-ci peut demeurer en vol plus longtemps, mais il est si peu maniable qu’il se révèle incapable de protéger efficacement les bombardiers - sauf à être lui même « couvert » par des formations de Me-109. Du côté du bombardement, la situation n’est guère meilleure : tous les bombardiers de la Luftwaffe (Ju-88, He-111, Do- 17Jont un rayon d’action trop court, et aucun ne peut emporter plus de 2 tonnes de bombes. Quant au Ju-87 Stuka, conçu pour le bombardement en piqué des villes et des voies de communication, il est si décevant dans les combats qu’il sera rapidement retiré de toutes les opérations impliquant une rencontre avec la chasse ennemie. Les points forts de la Luftwaffe sont donc sa supériorité numérique, la supériorité de l’armement défensif de ses chasseurs (du moins pendant les premières semaines de la bataille) et le fait que ses bases d’envol occupent un immense arc de cercle allant de Narvik à Brest. Aux 3 000 appareils allemands, le Fighter Command (commandement de la chasse) britannique ne peut opposer que 850 chasseurs, répartis en 4 groupements : le groupe 13 (Écosse), le groupe 12 (Centre), le groupe 10 (Sud-Ouest) et le groupe 11 (Sud-Est), qui doit supporter le gros de l’offensive. Les chasseurs de la R.A.F. sont le Hurricane et le Supermarine Spitfire. Trop lents pour les Me-109, les Hurricanes sont affectés aux attaques des bombardiers, mais les Spitfires, rapides et maniables, armés de 8 mitrailleuses d’aile, évoluant dans leur propre espace aérien, avec une plus grande autonomie que les chasseurs allemands, sont parfaitement adaptés à leur mission défensive. D’autre part, la GrandeBretagne est en 1940 le seul pays du monde disposant d’une protection antiaérienne , réseau de stations radar à haute altitude et longue portée (5 000 m-200 km), stations côtières à basse altitude et moyenne portée (200 m-100 km), observateurs au sol du Coastal Command (défense des côtes) et de la défense passive. L’utilisation combinée de ces différents éléments, qui permet au Fighter Command d’économiser ses forces en ne les employant qu’à coup sûr, compense en partie l’infériorité numérique de la R.A.F. Mais en partie seulement, car si l’industrie aéronautique britannique produit suffisamment d’appareils pour reconstituer sans difficulté les escadrilles décimées, les pilotes tués au combat ne peuvent être remplacés au pied levé, et le manque de personnel spécialisé risque de paralyser à court ou à moyen terme la chasse anglaise.
Lorsque Hitler demande, le 2 août, à la Luftwaffe de passer à la phase de préparation active de l’Opération Otarie, le plan de l’attaque a été soigneusement établi. L’offensive doit débuter le « Jour de l’Aigle » (Adlertag) par une sortie massive des bombardiers et des chasseurs allemands. En 4 jours, la chasse britannique doit être détruite, clouée au sol ou repoussée vers le nord, puis 4 semaines de bombardements intensifs doivent désorganiser l’économie et les défenses de la GrandeBretagne. Si ce calendrier est respecté, les opérations aériennes seront donc terminées 1 mois et 4 jours après le « Jour de l’Aigle », fixé au 13 août, soit le 17 septembre - date limite fixée pour le déclenchement de l’Opération Otarie.
Le 13 août, les Luftflotten Il, III et V entrent en action, mais la coordination des raids est mauvaise, les objectifs sont mal localisés, le Fighter Command repousse toutes les attaques. Le 14, le mauvais temps cloue au sol les appareils allemands. Le 15, l’offensive est générale. La Luftwaffe effectue 2 000 sorties, lançant au-dessus de la Grande-Bretagne plus de 1 000 appareils sur un front de 800 km. La Luftflotte V, dont les formations doivent traverser la mer du Nord, enregistre 20% de pertes, ce qui l’élimine virtuellement de la bataille. La R.A.F. effectue 974 sorties et perd 35 appareils (pour 80 appareils allemands abattus). Du 16 au 18, les Luftflotten II et III maintiennent leur pression, mais sans parvenir à saturer les défenses anglaises. Pour 100 appareils britanniques abattus, la Luftwaffe perd 375 bombardiers et 100 chasseurs. Les Me-110 et les Ju-88 sont aisément surclassés par les Spitfires, et les Hurricanes infligent des pertes sévères aux formations de He-111. Les Me-109 pourraient rétablir la balance, malgré leur faible autonomie de val, mais Goering s’obstine à les cantonner dans des missions de protection des bombardiers qui réduisent leur efficacité.
Peter Young - La deuxieme guerre mondiale - France Loisirs (1980)
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