jeudi 5 avril 2007, par
Certes, l’interruption des hostilités est loin d’être entièrement respectée. Plusieurs fois, de sérieux « attentats aux trêves » se produisent de part et d’autre. Mais, jusqu’en 1404, aucun des deux protagonistes ne réunit de grandes forces destinées à frapper l’adversaire. Richard II d’Angleterre se fait le champion de cette réconciliation. Il admire la monarchie des Valois, libre de tout contrôle populaire ou seigneurial, et rêve d’introduire un régime analogue dans son propre pays. Or, pour secouer la tutelle des barons et du parlement, il lui semble utile de s’appuyer sur son adversaire de la veille. En France, Charles VI, alors âgé de 20 ans, décide d’écarter la tutelle de ses oncles et de gouverner lui-même avec l’aide de son frère Louis, futur duc d’Orléans, et d’anciens conseillers de son père qui sont rappelés (novembre 1388). Avec le premier accès de folie du roi en 1392, ses oncles retrouveront le pouvoir qu’ils avaient un moment perdu. Retournement de situation qui ne modifiera pas les rapports avec l’Angleterre.
On ne peut pourtant aboutir à un traité de paix entre les deux pays. La haine réciproque est devenue trop grande et le contentieux est désormais trop lourd. De plus, la méfiance renaît avec l’avènement sur le trône d’Angleterre d’Henri de Lancastre qui s’est proclamé roi sous le nom d’Henri IV après avoir fait disparaître Richard 11, son cousin. Le nouveau roi doit, en effet, une bonne part de sa popularité à ses déclarations belliqueuses et, en 1404, la monarchie des Valois, profitant d’un grave soulèvement du pays de Galles, prend l’initiative d’une reprise des hostilités. Les premières opérations françaises sont totalement infructueuses. Les rivalités qui divisent et désolent le royaume ne sont pas étrangères à ces échecs. Depuis la mort de Philippe le Hardi, en 1404, la lutte est devenue ouverte entre le nouveau duc de Bourgogne, Jean sans Peur, et le frère du roi, Louis d’Orléans. Tous deux poursuivent le même but : agrandir et consolider leurs possessions et prendre la première place dans le gouvernement de la monarchie. L’assassinat à Paris de Louis d’Orléans par des tueurs à la solde du duc de Bourgogne, le 23 novembre 1407, rend toute réconciliation impossible.
Le geste de Jean sans Peur semble devoir être fatal à sa cause. Mais, faisant front, il présente une apologie du crime dans laquelle le duc d’Orléans est dépeint comme un tyran qu’il était légitime d’abattre. Il se campe également en champion de la réforme monarchique contre les abus et les malversations. Du coup, sa popularité grandit, spécialement auprès de la bourgeoisie parisienne, et il peut s’emparer de la direction du gouvernement. Mais la faction orléaniste, avec à sa tête le nouveau duc d’Orléans, Charles, et son beaupère, le comte Bernard VII d’Armagnac, contrôle encore la moitié du royaume. Il faut donc à Jean sans Peur consolider et élargir sa position. Il pense y parvenir en demandant l’intervention anglaise.
Dictionnaire d’histoire de France Perrin - France Loisirs - 1988
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