vendredi 9 décembre 2016, par
Peu avant 6 heures, alors que les brumes de la nuit commencent à se dissiper, le duc de Cumberland donne l’ordre à ses troupes de se porter sur Fontenoy, tandis que les Hollandais attaqueront Antoing... la bataille de Fontenoy est engagée.
Immédiatement, les coalisés s’élancent. Alors que les Hollandais sont décimés par la mitraille française (ils se replieront rapidement et n’interviendront plus de la journée), les Anglais ne laissent de harceler le centre du dispositif français. Constatant que ces
offensives restent peu opérantes, le duc de Cumberland ordonne de faire investir le bois de Barry par les highlanders de lord lngoldsby ; cette manoeuvre difficile aurait pu décider de l’issue de la bataille. Fort heureusement pour le sort des armées du roi, les
régiments français résistent à l’offensive. De plus, ayant rencontré dans le bois un détachement des Brassins, lngoldsby croit être en présence d’une troupe importante et s’en retourne auprès de Cumberland pour demander des renforts en artillerie et en hommes.
Les Anglais viennent de laisser passer une occasion magnifique.
A 8 h 30, les Français sont toujours maîtres du terrain.
Reconsidérant l’échec qu’il vient de subir, Cumberland fait de nouveau jeter ses hommes dans la mêlée ; il sait maintenant que les deux ailes du dispositif français sont solidement défendues et opte pour une offensive de front... là où, justement, Saxe a négligé d’implanter des redoutes et des batteries d’artillerie.
Tout à coup, les gardes françaises voient surgir devant elles, de l’autre côté de la dénivellation les séparant des Anglo-Hanovriens, un avant-corps ennemi, halant, dans des Conditions rendues très difficiles par l’état détrempé du sol, plusieurs canons, suivis de près par 15 000 fantassins anglais, écossais et hanovriens : stupéfaction dans les rangs français ! Alors... un seul mot d’ordre : « Prendre le canon aux Anglais. » Mais, ces derniers, imperturbables, continuent à avancer. Le feu éclate. Une soixantaine des leurs tombent, mais les colonnes se reforment immédiatement.
Les régiments de Campbell, du Royal-Écossais, et du régiment des Gardes-Françaises sont désormais face à face. A portée de voix des lignes françaises, lord Hay s’approche, chapeau à la main, et lance en direction du comte d’Auteroche une « invitation » à faire tirer « ses gens » les premiers. L’épisode, relaté par Voltaire, relève moins d’un souci inspiré par l’esprit chevaleresque que par l’efficacité des armes. En effet, le temps nécessaire pour recharger des fusils était tel que les soldats tirant les premiers se plaçaient dans une position de vulnérabilité rendant, pour de longs instants, toute manoeuvre impossible (laps de temps exploité par l’adversaire pour viser à son tour l’ennemi).
Auteroche n’ayant pas fait « tirer ses gens », les Anglais sont contraints de faire feu les premiers. Toutefois, malgré ce désavantage théorique, leur rapidité à fondre sur les régiments français et suisses surprend le centre de notre dispositif, qui cède en plusieurs endroits... le duc de Cumberland est en train de remporter la seconde manche de cette indécise bataille.
Rien ne semble désormais pouvoir contenir la progression des Anglais ; ceux-ci avancent « comme à l’exercice ». Quelques instants plus tard, ils submergent complètement la position française retranchée derrière le village de Fontenoy, et « ce corps qui auparavant, rapporte Voltaire, était de trois divisions, devint une colonne longue et épaisse, presque inébranlable par sa masse et plus encore par son
courage ». Le régiment d’Aubeterre est fortement décimé... la ligne française ne tardera pas à céder.
Sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981
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