mardi 28 avril 2015, par
PHILIPPE II AUGUSTE ou LE CONQUÉRANT
(Paris, 1165 - Mantes, 1223.) Roi de France. Fils longtemps attendu et unique de Louis VII et d’Adèle de Champagne, il reçoit d’abord le surnom de Dieudonné. Jusqu’à la fin du Moyen Age, on le surnommera le plus souvent « le Conquérant ». L’appellation qui s’est imposée depuis, Auguste, est due au principal biographe du roi, Rigord ; elle pourrait venir du fait que Philippe est né au mois d’août, ou plus vraisemblablement être destinée à rappeler ses prétentions d’héritier des empereurs carolingiens.
Associé à la couronne en mai 1179, Philippe en devient seul détenteur par la mort de son père au milieu de l’an 1180. Pendant l’année de partage de la royauté, il s’est passé bien des événements importants. Le puissant caractère de ce garçon bien bâti (ce qui ne l’empêche pas d’être « mal peigné » et peu soucieux d’étude) s’est affirmé avec une précocité rare. A son égard, le comte de Champagne, frère de la reine Adèle, a d’abord voulu se donner des airs de protecteur. Or ni lui, visiblement trop intéressé à développer son propre domaine, ni son frère le comte de Blois, ni ses autres frères le comte de Sancerre et l’archevêque de Reims n’ont pu instaurer leur tutelle sur le jeune roi. Pour s’émanciper, celui-ci a pris avis auprès de Robert Clément, maréchal du palais, et de Radulf, comte de Clermont. Et comme il faut bien contrebalancer la puissance des mécontents, il a conclu un pacte avec Philippe* d’Alsace, comte de Flandre. De ce pacte est sorti un mariage dont la décision a été longtemps tenue secrète. Philippe de France a épousé une nièce de son nouvel allié, Isabelle de Hainaut, qui doit lui apporter des droits sur l’héritage à venir de sa tante Isabelle de Vermandois, comtesse de Flandre. La dot est constituée par le pays que l’on commence à appeler l’Artois*.
A son avènement donc, le « jeune roi », devenu « le roi », joue la carte flamande. Mais c’est pour tomber sous une domination bien pire que ne l’aurait été celle de ses oncles. Le terrible Philippe d’Alsace refuse de transmettre les droits de sa femme décédée à sa nièce. La brouille se met entre lui et son suzerain. Celui-ci a désormais beaucoup d’ennemis. Mais, s’appuyant sur l’amitié des Plantagenêts Henri II et surtout Henri au Court Mantel, qu’il a gagnés à sa cause, il se sent sûr de sa force. Tout d’abord, il parvient à repousser une offensive redoutable qui a conduit le comte de Flandre à neuf lieues de Paris ; ensuite, par une chevauchée opportune, marquée de prises de places, il ramène à l’obéissance l’inconstant Eudes III de Bourgogne qui avait manqué aux traditions loyalistes de sa maison ; bientôt les comtes de Blois et de Sancerre, l’archevêque de Reims doivent plier à leur tour. A l’issue de ces beaux succès, un accommodement est conclu avec le comte de Champagne. Isolé, Philippe d’Alsace comprend que la partie est perdue pour lui. Après la signature de l’accord d’Amiens, en juillet 1185, les seigneuries d’Amiens, Montdidier, Roye ont été annexées au domaine. Agé de 20 ans à peine, Philippe II jouit d’une flatteuse réputation de chef de guerre.
Pour l’histoire générale, ce n’est là qu’apprentissage. La grande affaire du règne, la lutte sans merci contre l’empire des Plantagenêts, n’a pas encore commencé.
Le roi de France sait bien que la guerre éclatera tôt ou tard. Il s’y prépare habilement en soutenant, comme suzerain, les révoltes des fils d’Henri II contre leur père, d’abord celle d’Henri au Court Mantel, puis celle de Geoffroy. Cette politique n’est pas neuve : elle date du premier roi de Franc : qui se soit opposé à un duc de Normandi : devenu roi d’Angleterre, Philippe Ier. Son son arrière-petit-fils, le danger est plus grana_ encore, Henri II étant comte d’Anjou pa héritage et duc d’Aquitaine par mariage Heureusement, le vieux Plantagenêt n’. pas moins de quatre fils incapables de s’en tendre durablement avec leur père o entre eux. Parfaitement conscient de cette situation, Philippe quitte dès 1187 les ma noeuvres de coulisse pour les intervention-au grand jour : une expédition dans la Cham pagne berrichonne lui permet d’annexe quelques seigneuries, de médiocre impor tance certes, mais précieuses pour une guerre : d’usure (traité de Châteauroux, 1187).
Ensuite, c’est au tour de Richard, futur Coeur de Lion, de se laisser débaucher. Quelques jour avant de mourir, en 1189, Henri II dei signer la capitulation de Ballan ou d’Azay par laquelle il renonce à la suzeraineté d comté d’Auvergne, jusque-là mouvant d : l’Aquitaine, ainsi qu’à la possession de• châtellenies de Graçay, Issoudun, Château roux. Les données du jeu changent quant Richard accède au pouvoir. On peut s’at tendre à une reprise des hostilités lorsque 1. troisième croisade intervient fort oppor tunément pour réunir les deux rois.
sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981
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