lundi 31 mars 2008, par
La garnison japonaise, obéissant aux ordres, n’avait pas tiré tant qu’avait duré le débarquement ; 5 tracteurs amphibies seulement furent mis hors de combat parmi les premières vagues. Profitant de ce que l’assaut était freiné par la terrasse et que le barrage rampant s’éloignait des Marines. les Japonais les plus près de la plage entreprirent de récupérer les armes abandonnées et de les mettre en position.
La cendre de la plage amortissait l’impact des balles mais pas celui des obus. « Nulle part... je n’ai vu de corps aussi déchiquetés » devait déclarer un correspondant de guerre. Il apparut très vite que rester sur la plage équivalait en quelque sorte à un suicide, mais s’en éloigner signifiait s’exposer au feu d’un dispositif parfaitement au point.
A ce moment - et alors seulement -l’issue de la bataille
fut incertaine. Si les Japonais avaient alors lancé une contre-offensive, peut-être auraient-ils mis en déroute les Marines. Mais l’expérience de Tarawa, Roi-Namur, Saipan et Guam avait appris aux Japonais que de violentes contre-attaques ne faisaient qu’exposer leur défense à la supériorité de feu écrasante des Américains.
Kuribayashi avait reçu pour mission de retarder au maximum le moment de céder Iwo Jima à l’ennemi et ses hommes avaient reçu ordre de se tenir strictement sur la défensive. Un grand nombre de canons ne tiraient que sporadiquement pour économiser les munitions. L’initiative était toujours du côté des Marines ; malmenés, certes, par l’artillerie japonaise, les Marines n’en venaient pas moins de débarquer avec succès.
Lentement, très lentement, ils s’enfoncèrent à l’intérieur de l’île, par petits groupes désordonnés plutôt qu’en une force unie. Chaque trou, chaque abri signifiait une lutte à mort. Chaque position ennemie était protégée par de nombreuses autres : les Japonais disparaissaient dans un boyau pour resurgir ailleurs, souvent dans le dos des Marines.
Les Marines progressèrent cependant, mitraillant les positions ennemies ou les nettoyant à la grenade et au lance-flammes. Des tanks les accompagnaient, faisant sauter les mines, tandis que des bulldozers s’employaient à entamer défenses et abris bétonnés.
Mais rien n’était facile, même avec les blindés. Ainsi, par exemple, face aux lignes de la 4’ division se trouvaient 10 blockhaus en béton armé, 7 positions d’artillerie camouflées et 80 abris bétonnés. Selon le récit d’un chef de bataillon, « chaque fois qu’un homme se montrait, il signait à coup sûr son arrêt de mort. »
Au milieu de l’après-midi, les bataillons de 4 groupes de combat régimentaires, jusque-là gardés en réserve, ainsi que 2 bataillons de chars avaient été engagés dans la bataille pour soulager les unités de tête.
Au moment où la nuit tombait sur ce premier et sanglant jour de bataille, le nombre de Marines débarqués s’élevait à 30 000 hommes, y compris les hommes des régiments de réserve venus grossir les 2 divisions. L’aile gauche, le 28e régiment du colonel Harry B. Liversedge, avait réussi à traverser la ligne de crêtes surplombant la plage au sud-ouest ; mais son avance vers l’objectif principal, le mont Suribachi, avait été stoppée.
Non loin, le 27’ régiment du colonel Thomas A. Wornham dut, lui aussi, s’arrêter tandis qu’il tentait de s’emparer de l’aérodrome n’ 1. Plus loin, sur la droite, les 2 régiments de la 4’ division, le 23’ Marines du colonel Walter W. Wensinger et le 25’ Marines du colonel John R. Lanigan, furent accueillis par un feu d’enfer en provenance du plateau du Moto-yama, tandis que le 25’ régiment, à l’extrémité droite, subissait de lourdes pertes.
Si les Marines n’avaient pas réussi à atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés pour le premier jour, du moins s’étaient-ils assurés un point d’appui. Renforcés par l’arrivée des réserves, ils s’enterrèrent pour attendre la contre-attaque. Elle ne vint pas. Au lieu de cela, les Japonais continuèrent à concentrer sur les plages un feu d’artillerie et de mortier très précis, causant d’importants dégâts.
Ce que les soldats américains redoutaient le plus, c’était les bombes de 60 et 250 kilos ; leur sifflement strident jetait les hommes à terre, les faisait se recroqueviller : « Un cauchemar dans l’enfer. »
Dans la matinée du second jour, après un bombardement naval, les Marines se remirent en route. Mais leur progression fut plus lente encore que la veille. Le 28’ régiment de Liversedge effectua des attaques répétées aux abords du mont Suribachi avec le soutien de l’artillerie, des half-tracks et des contre-torpilleurs situés à proximité, mais il ne progressa que de 200 mètres ce jour-là.
Au nord, la 4’ division s’empara de l’aérodrome n° 1 et pivota à droite pour se présenter devant la pente que constituait la première grande ligne fortifiée de Kuribayashi. Ici aussi les Américains durent bientôt ralentir, puis s’arrêter. En revanche, le 28` régiment, soutenu à nouveau par un bombardement naval et aérien, parvint presque au pied du Suribachi.
sources Connaissance de l’histoire n°49 ed Hachette 1982 article "Iwo jima 1945 " de¨Paul M Kennedy
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