jeudi 7 mai 2015, par
Une large part de l’objectif que s mit fixé « Dragoon » était atteint. Une fois les blessures de la guerre cicatrisées, Marseille et Toulon furent en mesure de réunir d’énormes quantités de matériel et des renforts. Quatorze divisions américaines débarquèrent dans le seul port de Marseille au cours des semaines qui suivirent ; certains jours, on atteignit les 17 000 tonnes de matériel débarqué. « Dragoon » apporta un renfort de 10 divisions supplémentaires pour les campagnes d’automne d’Eisenhower.
L’une des retombées de « Dragoon », et non des moindres : ces 10 divisions firent 100 000 prisonniers au cours de leurs percées en direction d’« Overlord » — balayant ainsi le tiers des forces allemands occupant le sud de la France. Leurs propres pertes s’élevèrent à 3 000 Américains et 1 144 Français tués ; les Américains eurent 4 500 blessés et les Français 4 346.
Il n’en reste pas moins que le coût stratégique de « Dragoon » fut considérable pour les Alliés. Ce fut ce que Montgomery appela le « boulet du sud », handicapant les opérations alliées au nord et gâchant peut-être les chances de finir la guerre en 1944 plutôt qu’en 1945. Montgomery et ceux qui n’aimaient pas « Dragoon » auraient préféré entretenir le sentiment d’incertitude créé par un Midi de la France non attaqué.
Une fois que cette région eut été définitivement perdue, les Allemands furent en mesure de consacrer toute leur énergie à la résistance plus au nord. Ils purent même se permettre de transférer à cette fin deux fortes divisions de Panzergrenadier d’Italie en France. En même temps, la division de Panzer Hermann Goering fut retirée d’Italie et envoyée en Pologne.
La campagne alliée en Italie ne fut pas complètement compromise, comme certains ont pu le croire, mais elle fut certainement prolongée en raison des sacrifices en hommes et en matériel consentis pour soutenir « Dragoon ». Les Alliés n’atteignirent la frontière du nord de l’Italie que lorsque la guerre prit fin.
Les conséquences politiques de « Dragoon » furent telles que Churchill les avait prédites. Ainsi qu’il l’avait entrevu, les Russes, qui occupaient 80 pour 100 de Berlin à la fin de la guerre, eurent les mains libres en Europe de l’est ; l’Europe se trouvait divisée en deux blocs d’idéologies rivales. Aujourd’hui, plus de trente ans après ces événements, le « rideau de fer » ne s’est toujours pas levé.
Connaissance de l’histoire ed hachette 1982
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