jeudi 11 mai 2006, par
Apollon est le dieu archer grec de la clarté solaire, de la beauté, de la raison, des arts et plus précisément de la musique et de la poésie. Il est également dieu des purifications et de la guérison, mais peut apporter la peste avec son arc ; enfin, c’est un des principaux dieux capables de divination, consulté, entre autres, à Delphes, où il rendait ses oracles par la Pythie. Il a aussi été honoré par les Romains, qui l’ont adopté très rapidement sans changer son nom. C’est peut-être le dieu qui a le plus été adoré dans toute la mythologie gréco-romaine et l’un des plus complexes à cerner, d’autant plus qu’il a, au fil du temps, « absorbé » d’autres dieux mineurs.
Apollon est le fils de Zeus et d’une Titanide, Léto. Sa sœur jumelle est Artémis.
L’un des Hymnes homériques raconte en détails son histoire : Héra, jalouse d’une nouvelle infidélité de son divin époux, avait interdit à la Terre de recevoir Léto, enceinte d’Apollon et de sa sœur. Celle-ci errait donc en vain à la recherche d’un lieu qui l’accueillerait. Seule l’île d’Ortygie, qui n’était pas fixe, put l’accepter, car son statut de terre flottant sur les eaux n’en faisait ni une île au sens propre ni une zone terrestre. Léto lui promit d’en faire une île fixe et purifiée ; celle-ci ne put cependant mettre au monde ses jumeaux et souffrit pendant neuf jours et neuf nuits des douleurs de l’enfantement ; en vain : Héra retenait subtilement Ilithyie, qui préside aux accouchements. D’autres déesses, cependant, envoyèrent Iris, la messagère des dieux, afin qu’elle libérât Ilithyie de l’attention d’Héra, ce qu’elle fit. Léto put enfin accoucher, d’abord d’Artémis, qui l’aida à mettre au monde Apollon. Thémis offrit au nouveau-né le nectar et l’ambroisie et lui transmit de fait le goût de l’équité ; Ortygie, enfin fixe, devint une terre sacrée, sur laquelle nul ne pouvait naître ou mourir et prit le nom de Délos, c’est-à-dire « la visible » (voir à religion grecque antique, section « Le pur et l’impur »).
Apollon et sa sœur ne sont pas proprement grecs. On considère qu’ils sont d’origine asiatique, ce qui, pour les Grecs, signifiait « d’Asie Mineure ». Le nom même de Léto pourrait venir du lycien, un dialecte indo-européen parlé autrefois en Anatolie, et signifierait, sous la forme Lada, « femme ». L’une des épiclèses d’Apollon, Apollon Lycien, conforte cette hypothèse. De même, l’arme d’Apollon et de sa jumelle, l’arc, n’est pas grec mais barbare (au sens grec : tous les peuples qui ne parlent pas le grec) ; il porte de plus, comme sa sœur, non pas des sandales, à l’instar des autres dieux, mais des bottines, type de chaussure considérée comme asiatique par les Anciens. En outre, il est, dans l’Iliade d’Homère, du côté des Troyens, peuple asiatique, et le rejet que subit Léto, que nulle terre grecque n’accepte, conforterait l’idée d’un dieu étranger. C’est paradoxalement peut-être le dieu le plus grec de tous, et son adoption rapide par les peuples hellènes a vite dissimulé ses origines lointaines.
Il est aussi possible que ses origines remontent au peuple dorien du Péloponnèse, lequel honorait un dieu nommé Apéllôn, protecteur des troupeaux et des communautés humaines ; il semblerait que le terme vienne d’un mot dorien, apélla, signifiant « bergerie » ou « assemblée ». L’Apellon dorien serait une figure syncrétique de plusieurs divinités locales pré-grecques, de même que l’Apollon grec est la fusion de plusieurs modèles, dont Apellon ; il est d’ailleurs remarquable que son épithète de Lycien puisse être comprise comme « qui vient de Lycie » ou « qui protège des loups », c’est-à-dire que les deux origines, l’une asiatique et l’autre dorienne, se confirment en un seul terme.
Lorsque son culte s’introduit en Grèce, il est déjà honoré par d’autres peuples pré-hellènes, ce que l’Hymne homérique qui lui est destiné indique en signalant que les Crétois étaient ses premiers prêtres. Son premier lieu de culte est bien sûr Délos, capitale religieuse des Ioniens ; c’est sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., que l’île passe aux mains des Athéniens, qui confortent son caractère de sanctuaire inviolable en y faisant interdire toute naissance et toute mort. Le culte d’Apollon s’était entre-temps répandu partout dans le monde Antique, de l’Asie Mineure (le sanctuaire de Didymes, près de Milet, en porte la trace flagrante : c’est l’un des plus grands temples jamais bâtis dans la zone méditerranéenne) à la Syrie, sans parler des innombrables temples qui lui sont dédiés en Grèce même.
C’est surtout à Delphes que le caractère complexe du dieu se révèle, dans son rôle d’inspirateur de la Pythie et des hommes, qu’il révèle à soi.
La fondation de Delphes est sans doute le plus important de ses hauts faits. Après sa naissance, Apollon quitta Délos pour la contrée des Hyperboréens, peuple mythique du Septentrion, près de qui il séjourna un an (il y revint périodiquement à la suite). De retour, il décida de faire de Delphes son prochain sanctuaire. Le lieu, en effet, était censé être le centre de l’Univers (voir l’article consacré à Delphes), mais il était aux mains d’anciennes puissances chtoniennes : Gaïa y était honorée, et un serpent fabuleux, la drákayna y résidait. Après avoir tué le serpent et supplanté Gaïa, il fit de Delphes son territoire. La dépouille du serpent devint puthố(n), peut-être « la pourrissante » (d’où notre python) et Apollon prit le titre de Pythien, comme le fit la prophète Pythie (à cet égard, il importe de remarquer que l’oracle est, encore une fois, lié aux forces telluriques ; il est aussi notable qu’en d’autres sanctuaires qui lui sont dédiés, comme à Claros en Ionie (Turquie), Apollon a remplacé des divinités chtoniennes qui y étaient adorées). À l’issue de ce meurtre, Apollon dut se purifier avec l’eau du Tempé, afin de se laver de la souillure (voir à religion grecque antique, section « Le pur et l’impur ») et confirma son rôle de dieu des purifications. Ayant besoin de sectataires, il se métamorphosa en dauphin et détourna un navire crétois qui passait près de là pour en attirer les passagers, les prêtres signalés plus haut, dans son sanctuaire. C’est ainsi que la ville prit réellement son nom de Delphes (Delphoí), dérivé de delphís, « dauphin » (lequel terme français nous vient du grec par le latin).
Apollon est aussi parfois appelé Phébus (ou Phœbus, Phoĩbos, en grec ancien). Les poèmes homériques le nomment souvent « Phébus Apollon ». De fait, certains livres et manuels en concluent bien vite qu’Apollon et Phébus sont les mêmes personnes. Ce n’est qu’à moitié vrai. En réalité, Apollon enfant, très joueur, avait subtilisé les foudres de Zeus et foudroya le char du Soleil. En punition, il reçut la tâche de conduire le char et devenait donc Phébus, le « dieu soleil ». Apollon et Phébus sont donc la même personne, mais ils ne possèdent, en tant que dieux, ni les mêmes attributs, ni le même domaine.
Ses épithètes :
– hekêbólos, « qui vise loin »,
– hyperbóreos, hyperboréen, « de l’extrême Nord »,
– argyrótoxos, « à l’arc d’argent »,
– hekáergos, « qui repousse au loin », s.e avec ses flèches,
– mousagétês, « conducteur des Muses, musagète »,
– alexíkakos, « qui éloigne le mal »,
– loxías « l’oblique » (pour Apollon comme dieu des oracles) ;
Ses attributs :
l’arc, la lyre, la flûte, les cornes de bovidés et le laurier (cf. Daphné) ;
Ses animaux favoris :
le corbeau, le cygne, le coq, le loup et le serpent ;
Ses sanctuaires :
Delphes, Délos, Claros, Argos, Thasos ;
Fêtes qui lui sont consacrées :
les Karneia, les Actia.
Source Wikipedia
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Messages et commentaires
1. Apollon, 19 février 2012, 13:36
votre texte parle de plusieurs version qui sont les même et les photos des statue aussi sont pas pareil... je n’ai pas vraiment appréciée car je n’ai pas vraiment compris toute la version. et voila...
Répondre à ce message2. Apollon, 1er avril 2012, 14:12
Très bien !!! Bravos !!! Félicitation !!! Juste il faudrait un petit peu plus d’images !!!
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