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08- Arthur apprend le secret de sa naissance

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Toujours chevauchant, ils arrivèrent dans une contrée peu hospi­talière et fort peu peuplée ; ils aperçurent, un peu à l’écart, un petit château. S’approchant, ils virent que le terrain qui entourait le châ­teau s’était effondré et avait formé un’ précipice : il était impossible d’approcher de ce côté-là. Mais il y avait une très belle entrée, avec une grande et large porte : jetant un coup d’eeil à l’intérieur, ils aper­çurent une chapelle magnifique, que jouxtait une vaste salle flan­quée d’une tour très ancienne. Ils virent surgir un vieux prêtre tout chenu qui sortait de la chapelle. Ils s’avancèrent vers lui, mirent pied à terre et demandèrent au prêtre à qui appartenait le château ; il leur répondit que c’était là le grand Tintagel.
 Et comment s’est produit l’effondrement des terres qui entou­raient le château ? demanda le roi.
 Seigneur, répondit le prêtre, je vais vous le dire. Le roi Uter, qui était le père du roi Arthur, tint un jour une cour solennelle, à laquelle il invita tous ses barons. Le roi de ce château, à ce moment-là, se nommait Goloët. Il se rendit à la cour, emmenant avec lui son épouse : celle-ci se nommait Ygerne, et c’était la plus belle femme du royaume. Le roi Uter s’éprit d’elle à cause de sa beauté, et il lui témoigna plus d’égards qu’à toutes les dames de la cour. Le roi Goloët s’en aperçut, et renvoya la reine au château, car il redoutait le roi Uter Pandragon. Celui-ci en éprouva une vive. contrariété et lui ordonna de faire revenir sa femme. Le roi Goloët refusa : Le roi Uter le défia aussitôt et vint assiéger ce château, alors que la reine s’y trouvait. Le roi Goloët était parti chercher des ren­forts. Le roi Uter avait auprès de lui Merlin, dont vous avez entendu parler, et qui était extrêmement ingénieux. Grâce à l’art de celui-ci, le roi prit l’apparence du roi Goloët et ainsi pénétra dans le château et coucha cette nuit-là avec la reine, et il engendra le roi Arthur dans une grande salle qui était toute proche de l’enclos où se trouve à présent ce grand précipice : c’est à cause de ce péché que le sol s’est effondré de cette façon.

Il les conduisit alors vers la chapelle : il y avait là, à l’extérieur, un grand et magnifique tombeau.
 Seigneur, dit le prêtre, c’est en ce tombeau que fut mis le corps de Merlin, car il était impossible de l’enterrer à l’intérieur de la cha­pelle ; il n’est donc pas dedans ; mais il n’est pas non plus dans le sar­cophage, car dés qu’il y fut déposé, il en a été enlevé par Dieu, ou par le diable.
 Et le roi Goloët, demanda le roi Arthur, qu’est-il devenu ?
 Seigneur, le roi Uter l’a tué le jour qui suivit la nuit passée avec son épouse, et il épousa la reine aussitôt après ; et c’est ainsi que le roi Arthur fut conçu dans le péché, lui qui est à présent le meilleur roi du monde.

C’est donc ainsi qu’Arthur apprit les circonstances de sa naissance, qu’il ignorait jusque-là, et cela le rendit un peu sombre et honteux, à cause de la présence de messire Gauvain et de Lancelot. Eux-mêmes étaient attristés par les révélations du prêtre. Ils passèrent la nuit au château et s’en allèrent le lendemain matin après la messe.

Messire Gauvain et Lancelot, qui croyaient bien connaître ces forêts, trouvèrent le pays tellement changé et tellement différent qu’ils ne savaient plus où ils se trouvaient. Joséphé nous dit en effet que les îles changeaient d’apparence selon les différentes aventures que Dieu y faisait advenir : les chevaliers n’auraient pas pris autant de plaisir à la quête des aventures s’ils n’avaient trouvé quelque diversité dans les lieux ; et en effet, quand il leur arrivait de revenir dans une forêt ou sur une île qui avait été le théâtre d’une de leurs aventures précédentes, ils y trouvaient des refuges, des châteaux et des aventures fort différents, afin que les efforts et les épreuves qu’ils devaient subir leur pèsent moins, car Dieu désirait que tout le pays fût converti à la Nouvelle Religion. Ce sont ces chevaliers-là qui endurèrent les plus grandes peines pour rechercher les aventures et respecter leurs engagements, et d’aucune cour au monde il ne sortit autant de bons chevaliers que de la cour du roi Arthur. Et si Dieu ne les avait pas aimés autant, ils n’auraient pu endurer la peine et les tourments qu’ils enduraient chaque jour. On ne doit pas s’étonner qu’ils aient accompli autant de prouesses et d’actes de bravoure, car la majorité d’entre eux étaient de bons chevaliers ; Cela ne consistait pas simplement à donner des wups : ils se montraient aussi loyaux et sincères, croyaient en Dieu et en Sa tendre Mère, redoutaient lé dés­honneur et aimaient la gloire.

Le roi Arthur poursuivit sa route en compagnie de messire Gau­vain et de Lancelot. Ils traversèrent bien des contrées inconnues. Ils pénétrèrent un jour dans une vaste forêt. Le jour était beau et clair, et les rayons du soleil étincelaient par instants sur leurs boucliers. Lancelot se rappela le chevalier qu’il avait tué dans la Gaste Cité où il devrait retourner, et il savait que le jour de son retour approchait. Il en parla au roi Arthur, et lui dit que s’il ne s’y rendait pas il trahi­rait sa promesse. Ils parvinrent bientôt en vue d’une croix où les che­mins se séparaient avant de s’enfoncer à travers la forêt.
 Seigneur, dit Lancelot, il me faut m’en aller pour respecter ma promesse ; je risque fort d’y perdre la vie, et je ne sais si je vous reverrai jamais ; en effet, j’ai tué un chevalier là-bas, ce que je regrette vivement, et j’ai dû jurer, avant de le tuer, que je revien­drais exposer ma tête exactement comme il l’avait fait. Voici qu’ap­proche le jour où je dois me présenter là-bas, et je ne veux pas man­quer à mon engagement, car on m’en blâmerait. Et si jamais Dieu m’accorde d’en réchapper vivant, je vous rejoindrai sans tarder à l’endroit où vous vous rendrez.

Le roi le serre dans ses bras et l’embrasse avant de le laisser partir, et messire Gauvain fait de même ; tous deux prient le Sauveur des hommes de protéger son corps et sa vie de sorte qu’ils puissent le revoir bientôt. S’il l’avait osé, Lancelot aurait bien demandé que l’on transmit son salut à la reine, car plus qu’aucune autre chose c’était elle qui occupait son cceur ; niais il ne voulait pas que le roi ni mes­sire Gauvain n’en viennent à penser que c’était de sa part une preuve d’amour et soient irrités contre lui. L’amour qu’il porte à la reine est si profondément enraciné dans son coeur que, quels que soient les risques : auxquels il l’expose, il lui est impossible d’y renoncer ; et chaque jour il prie Dieu de veiller sur la reine et de lui permettre de réchapper des périls afin de la revoir.

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